Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est déclaré, vendredi 11 novembre lors d’un entretien à l’Agence France-Presse (AFP), convaincu que le président-élu américain Donald Trump ne remettra pas en cause l’accord de Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique, malgré ses « déclarations inquiétantes ». « Je suis sûr qu’il comprendra toute l’importance, la gravité et l’urgence » de ce dossier, a-t-il affirmé.

« Si quelqu’un cherchait à défaire [l’accord] ou à faire dérailler tout ce processus, cela créerait de graves problèmes », a averti M. Ban. Il a fait valoir que « la communauté internationale a montré en décembre à Paris son unité et sa forte détermination à traiter ce problème ». Il a aussi souligné que les entrepreneurs et la société civile aux Etats-Unis étaient déjà pleinement sensibilisés à l’urgence de combattre les effets néfastes du dérèglement climatique. « Comment pourrait-on renverser cette tendance lourde ? », a-t-il ajouté.

Certes, a-t-il dit, « la présidence est importante » mais elle a « un mandat et une durée limités » alors que « notre planète est éternelle », ajoutant : « C’est beaucoup plus important que des slogans politiques. » M. Trump a promis lors de la campagne présidentielle que s’il était élu, les Etats-Unis se retireraient de l’accord conclu en décembre 2015 à Paris par 195 pays pour tenter de maîtriser le réchauffement de la planète. Il avait aussi mis en doute la réalité de ce phénomène.

M. Ban a par ailleurs indiqué qu’il souhaitait rencontrer Donald Trump avant de quitter son poste fin décembre. Il veut plaider auprès de lui pour que l’Amérique continue de jouer un rôle dirigeant dans le monde et de coopérer avec l’ONU.

Pas de « reculs » des politiques climatiques

Au Maroc, où des représentants de plus de 190 pays sont réunis du 7 au 18 novembre pour la conférence des Nations unies sur le climat, le ministre des affaires étrangères qui préside la COP22 a assuré vendredi qu’il n’y aurait pas de retour en arrière dans la lutte contre le changement climatique, quelle que soit la future politique des Etats-Unis. « La question climatique est une question qui interpelle le monde entier, c’est notre terre qui est concernée et menacée », a rappelé Salaheddine Mezouar.

Les engagements de réduction d’émissions de gaz à effet de serre annoncés par les pays avant la COP21 ne permettront pas de limiter le réchauffement à 2 °C – plutôt entre trois et quatre degrés –, d’où la nécessité d’une action plus ambitieuse. Sur les 196 pays membres de la Convention de l’ONU sur le climat, 105 – représentant plus de 70 % des émissions – ont ratifié l’accord.

COP22 : les enjeux de la réunion sur le climat en trois questions
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Images : Charles-Henry Groult / Le Monde.fr