Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, lors d’une conférence de presse, le 7 janvier 2016, à Budapest. | Szilard Koszticsak / AP

Le gouvernement hongrois ne soumettra pas à nouveau au Parlement son projet d’amendement constitutionnel visant à s’opposer au plan européen de répartition des migrants, rejeté de justesse mardi, a annoncé vendredi 11 novembre Viktor Orban.

« Nous avons essayer de l’inscrire dans la Constitution, mais nous n’y sommes pas parvenus vu que l’opposition a fait cause commune avec Bruxelles », a déclaré le premier ministre sur les ondes de la radio d’Etat.

Le projet d’amendement a été approuvé mardi par 131 des 199 députés, à 65,8 %, juste sous le seuil requis de la majorité des deux tiers. Il aurait fallu 133 voix pour que le texte entre en vigueur. L’opposition, dont le parti d’extrême droite Jobbik, deuxième formation au Parlement, avait décidé de boycotter le vote.

Le combat avec Bruxelles

Après cet échec, Viktor Orban va devoir, selon ses propos, porter le combat à Bruxelles et s’opposer aux projets de la Commission européenne sur la base de la Constitution actuelle.

Le premier ministre souverainiste de ce petit pays de moins de 10 millions d’habitants membre de l’UE, depuis 2004, avait organisé ce vote dans la foulée du référendum controversé du 2 octobre. Avec seulement 40 % de suffrages exprimés, la consultation avait été invalidée.

Mais 98,3 % des personnes s’étant déplacées avaient exprimé leur rejet du plan de solidarité, mis en place en 2015, contre l’avis de Budapest, pour répartir équitablement dans toute l’UE 160 000 demandeurs d’asile syriens et irakiens arrivés dans le sud de l’Europe.