Une condamnation inédite. Pour la première fois depuis le début du conflit en Syrie, le conseil exécutif de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a condamné vendredi 11 novembre le régime syrien et l’organisation Etat islamique (EI) pour leur utilisation d’armes chimiques contre des civils. L’organisation internationale, sise à La Haye, a ainsi demandé de nouvelles inspections sur le terrain.

Le conseil a exprimé de « graves inquiétudes » au sujet des conclusions d’une enquête réalisée par des experts des Nations unies et de l’OIAC. Proposée par l’Espagne, la résolution « condamne dans les termes les plus forts » l’utilisation d’armes chimiques dans le pays et appelle « toutes les parties identifiées » dans le rapport à « arrêter immédiatement tout recours » à ce genre d’armes.

Le texte demande notamment à l’OIAC de mener, aussi vite que possible, des inspections concernant « l’armement, le stockage, la livraison et l’utilisation d’agents toxiques en tant qu’armes ».

« Détermination claire de la communauté internationale »

Le Joint Invetigative Mechanism (JIM), créé en commun par l’ONU et l’OIAC, avait établi fin octobre que l’armée syrienne avait procédé à une attaque chimique sur trois localités en 2014 et 2015. Le JIM avait également accusé l’EI d’avoir utilisé du gaz moutarde à Marea, dans le nord de la Syrie, en août 2015.

« Cette décision confirme que le régime Assad et Daech [acronyme arabe de l’EI] sont responsables d’avoir utilisé des armes chimiques abominables contre des civils, a réagi dans un communiqué le ministre des affaires étrangères britannique, Boris Johnson. Il y a une détermination claire au sein de la communauté internationale pour demander des comptes à ceux qui ont utilisé ces armes odieuses. »