Build the Wall chanted by middle schoolers in Royal Oak, Michigan
Durée : 00:09

La vidéo est très courte, 9 secondes, mais sans ambiguïté : dans le réfectoire du collège de Royal Oak, près de Detroit, des élèves scandent « Construisez le mur ! Construisez le mur ! » (« Build the wall ! »). Ce slogan, référence au projet de Donald Trump de bâtir un mur de séparation entre le Mexique et les Etats-Unis pour bloquer l’immigration illégale, était un classique des meetings de campagne du désormais président-élu.

L’incident a eu lieu au lendemain de l’élection, mercredi 9 novembre, dans cette banlieue à très large majorité blanche (90 %) de la capitale en crise de l’automobile américaine. Et sa diffusion a provoqué une réaction immédiate des responsables du district scolaire.

Dans un communiqué publié jeudi, le superintendant Shawn Lewis-Lakin a reconnu l’existence de l’incident, qu’il attribue à « un petit groupe d’étudiants ». Il assure que l’école va désormais « aider [les élèves] à comprendre l’impact de leurs mots et de leurs actions sur les autres au sein de la communauté scolaire ». M. Lewis-Lakin fait directement le lien avec l’élection.

Agressions de femmes voilées

Il ne s’agit pas du seul incident signalé aux Etats-Unis depuis la victoire de Donald Trump, qui a construit sa campagne sur une rhétorique xénophobe et raciste, contre les Mexicains ou encore les musulmans, à qui il a promis « d’interdire l’entrée des Etats-Unis ».

Le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR), une association de défense des droits des musulmans américains, a dénoncé jeudi deux agressions dont été victimes des femmes portant le voile islamique en Californie, des inscriptions racistes ainsi que l’intimidation d’enfants d’immigrés.

Selon l’université de San Diego, une étudiante portant un hidjab a été agressée et volée mercredi. Les agresseurs lui auraient fait comprendre qu’ils soutenaient le magnat immobilier, tout en proférant dans insultes contre les musulmans. L’université de San Jose a pour sa part rapporté qu’un homme avait arraché le voile d’une femme marchant dans un parking.

En revanche, en Louisiane, les accusations d’agression raciste par deux hommes dont l’un portait un couvre-chef avec l’inscription « Trump » se sont révélées fausses. La « victime », une étudiante voilée de l’université de Lafayette, a reconnu avoir menti.

La multiplication d’actes contre des musulmans américains a déjà été pointée du doigt par le CAIR avant le vote du 8 novembre. En 2015, l’association a compté 70 incidents, contre une vingtaine lors des années précédentes.

La chaine d’information CNN recense également des graffitis racistes dans un lycée du Minnesota et sur un mur à Durham (Caroline du Nord).

Les musulmans américains « ne se laisseront pas intimider ni marginaliser »
Durée : 01:20