France 2, dimanche 13, à 23 h 25

[TEASER] Bataclan, une vie de spectacles
Durée : 02:11

Tragiquement connu dans le monde entier à la suite de l’attaque ter­roriste du 13 novembre 2015 qui fit 90 morts, le Bataclan est avant tout une salle de spectacle.

Depuis sa construction en 1864, elle a vu défiler les plus grands artistes de tous les genres musicaux. D’abord baptisée le « Grand Café chinois-Théâtre Ba-ta-clan », en référence à son architecture chinoise avec son toit en forme de pagode et à une ­opérette d’Offenbach, la salle a rapidement supprimé ses traits d’union pour devenir le « Bataclan », où se sont joués vaudevilles et ­concerts, les fameux caf’ conc’ du début du XXe siècle.

Théâtre puis cinéma jusqu’en 1969, la salle du Bataclan s’est transformée au fil des ans et a survécu à ses nombreux propriétaires. Elle n’a retrouvé sa vocation de salle de spectacle qu’en 1983, et ses couleurs d’origine en 2006, après un grand ravalement de façade. En quelques années, elle est même devenue un haut lieu de l’avant-garde musicale de la scène internationale, avec des concerts rock et punk entrés depuis dans la légende.

Shaka Ponk. | FRANCE 2

Grande proximité avec le public

C’est cette dernière épopée que raconte le journaliste Philippe Manœuvre, grand spécialiste de la musique pop-rock, dans Bataclan, une vie de spectacles, où, chaussé de ses éternelles Ray-Ban, le rédacteur en chef du magazine Rock & Folk est allé à la rencontre de nombreux artistes qui racontent « leur Bataclan ». Des témoignages souvent émouvants, illustrés par de rares archives qui dressent un portrait joyeux de cette salle noyée dans le sang il y a un an.

De JoeyStarr à Zazie en passant par Michel Polnareff, M, Omar Sy, Michaël Gregorio, Vincent Delerm, Yarol Poupaud, Julien Clerc, Metallica, Kool Shen, Bernard ­Lavilliers, Christophe Willem, ­Nicoletta, Nekfeu, Elie Semoun, Shaka Ponk, Jeanne Cherhal ou ­Rachid Taha, tous évoquent l’ambiance particulière du lieu, dont les dimensions offrent une très grande proximité avec le public.

« C’est une salle où on ne respire pas, au bout de dix minutes tu n’as plus d’air et tu joues en apnée », explique JoeyStarr, qui, un soir, s’est invité de manière impromptue à un concert de Nicoletta pour chanter avec elle. « Faut être festif quand on joue là », confirme Bernard Lavilliers. Classés par époques, ces témoignages montrent l’image d’une France multiculturelle et multicolore que les terroristes ont voulu abattre le 13 novembre 2015 dans leur tragique entreprise meurtrière.

Emotion, rire et mémoire

Parmi les rares archives dénichées par Philippe Manœuvre et son équipe, on peut voir les premiers concerts des Clash, de Genesis, de Police, la (première) reformation du Velvet Underground avec Lou Reed, l’émeute pour les New York Dolls, l’émotion avec Jane Birkin, ou le rire avec Jean-Marie Bigard et Elie Semoun.

Sans oublier les concerts de Jeff Buckley, d’Alain Bashung, de Motörheard et, surtout, ceux de Prince, qui s’est produit trois fois sur la scène du Bataclan. De nombreux témoins racontent, les yeux encore émerveillés, ce concert improvisé du « Kid de Minneapolis » après sa prestation au Stade de France, et qui dura ­jusqu’à 7 heures du matin.

Samedi 12 novembre, le Bataclan ouvrira de nouveau ses portes avec un concert de Sting. Il est devenu un lieu de mémoire ; une plaque sera posée à l’entrée de la salle, avec les initiales des noms des 90 victimes du 13 novembre 2015. Une manière de rappeler que le Bataclan ne meurt jamais.

« Bataclan, une vie de spectacles », de Philippe Manœuvre et Stéphane Basset (France, 2016, 90 minutes). Sur France 2, dimanche 13 novembre à 23 h 25.