Un guichet pris d’assaut à Allahabad. | Rajesh Kumar Singh / AP

La décision du premier ministre indien Narendra Modi de retirer de la circulation les gros billets pour tenter d’enrayer l’évasion fiscale continue de provoquer des immenses files d’attente dans les banques.

Des millions d’Indiens se sont rendus samedi 12 novembre dans les établissements bancaires pour tenter d’échanger les billets de 500 et de 1 000 roupies (soit 6,50 euros et 13 euros), soudainement devenus inutilisables car démonétisés sur décision du gouvernement cette semaine, contre de petites coupures ou la nouvelle coupure de 2 000 roupies. Mais, après plusieurs heures d’attente, beaucoup ont dû repartir les mains vides, nombre d’agences bancaires et de distributeurs s’étant retrouvés à sec.

« C’est le chaos partout », Arvind Kejriwal, chef de l’exécutif de la ville de New Delhi, adversaire politique de Narendra Modi.

La banque centrale indienne s’est voulue rassurante : « Il y a suffisamment d’argent disponible en banque et toutes les dispositions ont été prises pour que les billets atteignent toutes les parties du pays », a-t-elle affirmé dans un communiqué ; elle appelle les Indiens à la « patience ».

Menace de paralysie

Le gouvernement a demandé mardi à la population de restituer les billets démonétisés d’ici au 30 décembre. M. Modi, qui entend s’en prendre à l’« argent noir » – terme qui concerne les transactions effectuées en dehors des circuits officiels et qui pourraient équivaloir à 20 % du produit intérieur brut – veut entre autres éliminer les billets de contrefaçon qu’utilisent, selon lui, des ennemis de l’Inde pour financer leurs actes de violence.

Les deux valeurs faciales retirées représentent plus de 80 % de la monnaie en circulation, et la période de transition laisse des millions de personnes sans argent liquide et menace de paralyser provisoirement une économie fortement dépendante des liquidités.