Des détenus jouent au basket dans la cour de la prison de Mont-de-Marsan, dans le sud-ouest de la France, le 10 novembre. | NICOLAS TUCAT / AFP

Près de 800 personnes selon la préfecture de la Loire, 1 500 selon les organisateurs, ont manifesté samedi 12 novembre dans la matinée à Saint-Bonnet-les-Oules (Loire) pour protester contre le projet d’implantation d’une prison.

Une partie des 1 600 habitants du village, rejoints par des élus locaux, des agriculteurs et des personnes des communes environnantes, ont défilé jusqu’au site pressenti pour accueillir la maison d’arrêt, établissement destiné aux détenus en attente de procès et aux courtes peines.

On pouvait lire sur leurs banderoles : « non à la prison » et « tous concernés, tous impactés ». « On ne comprend pas comment a été choisi le site pressenti, qui se trouve sur des terrains agricoles, et se situe à côté d’une entreprise classée Seveso 2 et de l’aéroport d’Andrézieux-Bouthéon », a dénoncé Eric Bayard, président du collectif Non à la prison à Saint-Bonnet-les-Oules, qui préconise de « trouver un autre terrain, où il y aurait moins d’impact ».

« J’espère que le message sera passé, car la décision du ministère [de la justice] est attendue pour le 16 décembre », a-t-il ajouté.

10 000 places de prison « nécessaires »

Arguant que la future prison représenterait « 30 % de la population » de Saint-Bonnet, le président du collectif a également fustigé l’absence de « concertation » sur le projet, dont l’existence a été connue des villageois et des élus par « voie de presse » à la mi-octobre.

Selon le collectif, l’établissement pénitentiaire de « 550 à 600 places » devrait ouvrir ses portes en 2021. En septembre, le premier ministre Manuel Valls estimait à 10 000 le nombre de places de prison qu’il faut créer en France dans les dix ans à venir.

Cette nouvelle structure vise à remplacer la maison d’arrêt de La Talaudière, près de Saint-Etienne, mise en service en 1968 et d’une capacité de 328 places.