Donald Trump au Capitole, à Washington, DC, le 10 novembre. | NICHOLAS KAMM / AFP

Trois jours après son élection surprise, Donald Trump a accéléré le rythme vendredi 11 novembre, en modifiant et en étoffant son équipe de transition. Elle est chargée de mettre sur pied, d’ici au 20 janvier, sa nouvelle administration. Il en a confié la direction à son vice-président élu Mike Pence, qui remplace le gouverneur du New Jersey, Chris Christie.

Ce dernier devient vice-président de cette équipe, aux côtés de plusieurs des soutiens indéfectibles de Donald Trump durant sa campagne, tels que l’ancien maire de New York Rudy Giuliani, l’ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, le président du Parti républicain Reince Priebus et le sénateur de l’Alabama Jeff Sessions. Ses trois aînés – Ivanka, Donald Jr et Eric – y font leur entrée, ainsi que le mari d’Ivanka, Jared Kushner, et Steve Bannon, directeur général de la campagne Trump.

« La mission de notre équipe sera claire : assembler le groupe le plus hautement qualifié de responsables brillants, qui seront capables de mettre en œuvre notre programme de changement à Washington », a expliqué M. Trump dans un communiqué. Beaucoup sont membres de l’« establishment » si décrié par Donald Trump.

  • Les manifestations se poursuivent

Les manifestants anti-Trump, qui sont entrés vendredi dans leur troisième journée de mobilisation dans plusieurs villes des Etats-Unis, assurent préparer un mouvement de longue haleine pour s’opposer à Donald Trump et au Congrès à majorité républicaine dans les quatre prochaines années.

Vendredi soir, les rues de Miami, Atlanta, Philadelphie, Baltimore, Portland, San Francisco, Oakland, Los Angeles ont vu des manifestants défiler. A New York, des rassemblements ont à nouveau eu lieu à Washington Square et devant la Trump Tower, sur la 5e avenue, où vit le futur président américain. Environ 1 200 manifestants étaient mobilisés dans le quartier de Greenwich Village, selon une estimation de la police.

« Je ne suis pas ici pour contester l’élection, parce qu’il n’y a pas de signes de fraude ou de trucage », a expliqué à l’Agence France-presse (AFP) Jamie, une manifestante. Mais « il y a beaucoup d’incertitude et nous avons besoin d’un message d’amour ».

Samedi, des rassemblements sont prévus à New York et à Los Angeles, tandis qu’à Washington, une manifestation est déjà organisée pour le jour de l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier.

Les manifestations anti-Trump se multiplient aux Etats-Unis
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  • Concessions en vue pour l’« Obamacare »

Dans une première interview au Wall Street Journal, le président-élu affirme qu’il pourrait simplement « amender » la loi d’assurance-maladie surnommée Obamacare, dont il avait promis l’abrogation durant sa campagne.

Il a expliqué que le président Barack Obama lui avait suggéré de conserver plusieurs pans de l’« Affordable Care Act », qui a permis à 22 millions d’Américains d’avoir une assurance santé. « Je lui ai dit que j’étudierai ses suggestions et, par respect, je le ferai », a déclaré M. Trump au quotidien. La loi « Obamacare sera soit amendée, soit abrogée, soit remplacée », a-t-il ajouté, laissant planer le doute.

  • Climat : l’optimisme de Ban Ki-moon sur l’accord de Paris

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s’est dit confiant vendredi dans la capacité du président Donald Trump à dépasser la rhétorique du candidat Trump. Dans un entretien à l’AFP, M. Ban a annoncé qu’il souhaitait le rencontrer avant de quitter son poste fin décembre.

Les deux hommes ont eu un échange téléphonique vendredi après-midi. « Il a fait beaucoup de déclarations inquiétantes, mais je suis sûr qu’il comprendra toute l’importance, la gravité et l’urgence » de l’accord de Paris, a affirmé M. Ban.

« Si quelqu’un cherchait à défaire [l’accord] ou à faire dérailler tout ce processus, cela créerait de graves problèmes », a cependant averti M. Ban, qui a fait de la lutte contre le dérèglement climatique une priorité de ses dix années passées à la tête de l’ONU.

  • La ratification du Partenariat transpacifique suspendue

L’administration Obama a suspendu les démarches visant à assurer l’adoption par le Congrès du Partenariat transpacifique (TPP) avant l’entrée en fonction du prochain président, vendredi. Le sort de l’accord commercial dépend désormais de Donald Trump et des parlementaires républicains.

Des représentants de l’administration présidentielle ont ajouté que le président sortant s’efforcerait d’expliquer la situation aux dirigeants des onze autres pays concernés par le texte lors d’un sommet régional au Pérou la semaine prochaine.

Donald Trump a fait de son rejet du TPP l’un de ses principaux arguments de campagne, parlant à son propos de « désastre » et de « viol de notre pays » en lui reprochant de vouloir favoriser les délocalisations.