Christiane Taubira était l’invitée de l’émission « Questions politiques » diffusée sur France Inter, en partenariat avec « Le Monde », le 13 novembre. | Jacques Brinon / AP

La gauche aurait tort de « glisser dans la problématique identitaire » sur fond de poussée des « démagogues » comme Donald Trump ou Marine Le Pen, a déclaré Christiane Taubira dimanche 13 novembre. L’ancienne garde des sceaux estime qu’il faut « revenir à la question sociale ».

La candidate à la présidentielle de 2002 était l’invitée de l’émission « Questions politiques » diffusée sur France Inter, en partenariat avec Le Monde.

« Glisser dans la problématique identitaire n’est pas une réponse. Ce n’est pas une réponse dans l’absolu, parce que ce n’est pas le sujet central. Ce n’est pas une réponse de la gauche, par rapport à son histoire, à sa raison d’être. »

Elle a appelé la gauche à revenir à la question sociale, qui est « une question réelle, celle des revenus, des conditions du travail, celle des services publics ».

« Fourberie » et « diversion »

Le premier ministre Manuel Valls, qui entend porter un discours de gauche sur les questions d’identité, a jugé mercredi à l’Assemblée nationale que l’élection de M. Trump marquait « le besoin de frontières » et « de réguler l’immigration », mais aussi de mieux protéger les classes moyennes dans la mondialisation.

« Mon souci ce n’est pas Manuel Valls, je ne suis pas en guerre contre Manuel Valls, je dis très clairement que la gauche a un idéal », a affirmé Mme Taubira, qui a pris soin d’éviter les polémiques.

L’ancienne ministre de la justice a accusé le Front national, qu’elle nomme le « parti démagogique », de « fourberie » et de « diversion », car il « n’a pas d’explication économisante » et se concentre sur le discours hostile à l’immigration.

Le parti de Marine Le Pen fait effectivement ses meilleurs scores « dans les bassins de déshérence économique (…), là où il n’y a plus de perspective en matière économique. Mais le discours démagogique, il est sur l’identité, il est contre les étrangers, contre l’immigration, contre les musulmans », a expliqué Mme Taubira.