Thomas Pesquet | KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP

Il est le dixième astronaute français à se rendre dans l’espace, et le plus jeune spationaute européen. Jeudi 17 novembre, à 21 h 20, heure de Paris, de la base de Baïkonour (Kazakhstan), Thomas Pesquet, 38 ans, doit embarquer à bord du vaisseau Soyouz MS-03 à destination de la Station spatiale internationale (ISS). Le Français passera plus de six mois à bord de cet immense laboratoire, de la taille d’un terrain de football, placé en orbite à 400 km au-dessus de la Terre, où il cohabitera avec cinq autres compagnons.

Le pilote et ingénieur aéronautique, diplômé en 2001 de l’école Supaéro Toulouse, a été sélectionné en 2009 parmi plus de 8 000 candidats par l’Agence spatiale européenne (ESA). Comme lui, les quelques élus conjuguent excellence académique, forme physique et solidité psychologique.

La formation requise est d’« au minimum un master, voire un doctorat en sciences », indique François Spiero, responsable des vols habités au CNES (Centre national d’études spatiales), l’agence spatiale française. Mathématiques, physique, chimie, biologie, ingénierie ou médecine, peu importe leur spécialité, les parcours universitaires des astronautes sont brillants. Si un diplôme d’ingénieur en aéronautique est la voie royale, c’est loin d’être la seule. Claudie Haigneré, la seule Française à avoir voyagé dans l’espace, est ainsi médecin de formation.

« Rester zen »

Autre prérequis important : être parfaitement bilingue en anglais, cette langue étant la plus utilisée à bord de l’ISS, voire en maîtriser d’autres – Thomas Pesquet, polyglotte, en parle six. Enfin, il faut afficher une condition physique exceptionnelle : « Le footing du dimanche ne suffit pas », ironise François Spiero, citant la ceinture noire de judo du jeune spationaute.

Comme ses prédécesseurs, Thomas Pesquet possède un solide CV : les astronautes ne peuvent être recrutés sans une expérience professionnelle préalable. Il a travaillé au CNES avant de devenir, en 2006, pilote à Air France, où il a décroché le titre d’instructeur sur l’A320.

Les candidats passent également une batterie de tests psychologiques. « C’est un aspect de plus en plus déterminant de la sélection : on s’assure qu’ils sont capables de rester zen dans des situations de grand stress, et qu’ils savent travailler en équipe », souligne François Spiero.

Une fois recrutés, les astronautes suivent une formation intense pour être capables d’évoluer à bord de l’ISS et de mener des expériences scientifiques de haut niveau pendant leur mission. « Séjourner dans l’espace, c’est le rêve de tout astronaute, mais cela ne constitue qu’une petite partie de leur carrière : ils ne partent que trois ou quatre fois, soit, bout à bout, deux ans maximum », dit François Spiero. Quand ils cessent de voler, ils s’investissent souvent dans la formation des futurs occupants de l’ISS, comme le fait Léopold Eyharts, le dernier Français à y avoir séjourné, en 2008.

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« Je suis très enthousiaste » : le Français Thomas Pesquet part bientôt dans l'espace
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