Jean Mercier au côté de sa fille, Marie-Pierre, et en face de son avocat, Maître Mickaël Boulay, au tribunal de Saint-Etienne (Loire, le 22 septembre 2015). | PHILIPPE DESMAZES / AFP

L’épisode judiciaire se poursuit pour Jean Mercier. Condamné à un an de prison avec sursis en première instance, puis relaxé en appel, l’octogénaire fait l’objet d’un pourvoi en cassation formé par le parquet général de Lyon, mercredi 16 novembre.

« C’est un pourvoi totalement contre-productif et inopportun vu la longueur de la procédure et l’âge de Monsieur Mercier », a réagi Maître Mickaël Boulay, l’homme de 88 ans au micro de France-Bleu Saint-Etienne Loire, qui a révélé l’information.

En novembre 2011, il avait aidé son épouse, Josanne Mercier, à se donner la mort. Dépressive, âgée de 83 ans, Mme Mercier souffrait d’arthrose lombaire et venait de se casser le poignet. Elle avait demandé à son mari « d’apporter des médicaments » et de la morphine et de l’aider à les décapsuler. Il avait attendu son dernier souffle et avait appelé un médecin.

Une « vraie loi pour la fin de vie »

En première instance comme en appel, une « peine de principe » d’un an de prison avec sursis avait été requise à l’encontre de l’octogénaire. Evoquant la relation « dominant-dominé » dans ce couple marié depuis cinquante-cinq ans, l’avocat de M. Mercier avait fait valoir qu’il avait « tenu sa promesse à son épouse » et plaidé la relaxe.

Après la relaxe en appel, le 10 novembre, le vieil homme affaibli par un cancer de la prostate et la maladie de Parkinson avait déclaré : « ça me fait plus que plaisir. » « J’attendais sereinement, je suis excité comme une puce », avait-il ajouté, précisant toutefois qu’il s’était préparé à une « peine symbolique ».

Plus de 200 militants de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), dont son président Jean-Luc Romero, étaient venus apporter leur soutien au prévenu et réclamer une « vraie loi pour la fin de vie ».