Washington a rejeté mardi 15 novembre les résultats préliminaires dévoilés par la Cour pénale internationale (CPI) sur d’éventuels crimes de guerre qu’auraient perpétrés en Afghanistan dans les années 2000 des militaires américains et agents de la CIA.

La porte-parole du département d’Etat, Elizabeth Trudeau, a ainsi estimé « l’examen ou l’enquête » de l’institution non « « justifié ou approprié » : « Nous disposons d’un système national solide d’enquête et de responsabilité qui est aussi bon que dans n’importe quel pays dans le monde. »

Pas partie au Statut de Rome

Mme Trudeau a souligné que les Etats-Unis enquêtaient et traduisaient régulièrement en justice leurs militaires et agents qui se seraient rendus coupables de crimes et de délits. « Nous faisons un travail extraordinaire d’enquête fondé sur des allégations crédibles, nous nous tenons pour responsables (…) et nous bouclons nos enquêtes de telle sorte que la justice soit rendue », a-t-elle fait valoir.

La diplomate a rappelé que son pays n’était pas partie au Statut de Rome qui a créé la CPI, même si Washington soutient les investigations de la Cour pour les crimes de « génocide ». Elle a en outre déploré les retraits annoncés récemment de la CPI de plusieurs pays africains, dont l’Afrique du Sud, le Burundi et la Gambie.

« Une base raisonnable »

Les forces armées américaines et la CIA pourraient avoir commis des crimes de guerre en Afghanistan en torturant des détenus, particulièrement en 2003 et 2004, a fait valoir la procureure de la CPI. Selon Fatou Bensouda, l’instance doit décider « de façon imminente » si elle demande l’ouverture d’une enquête.

Dévoilant lundi soir les résultats d’un long examen préliminaire sur les atrocités commises dans le pays depuis mai 2003, la magistrate avait alors affirmé « avoir une base raisonnable permettant de croire » que des militaires américains et des membres de l’agence de renseignement ont soumis des détenus, arrêtés en Afghanistan, à des traitements cruels.

Le document de la CPI mettait également en cause les talibans et leurs alliés ainsi que les forces gouvernementales afghanes.