Saulius Skvernelis, le nouveau premier ministre lituanien, avant un débat télévisé, à Vilnius, le 29 septembre 2016. | PETRAS MALUKAS / AFP

Après la victoire surprise de l’Union des paysans et des Verts (LPGU, centre) aux législatives d’octobre, la présidente lituanienne a chargé mardi 15 novembre Saulius Skvernelis de former le nouveau gouvernement.

Ancien chef de la police et ministre de l’intérieur, M. Skvernelis sera le premier chef de gouvernement depuis l’indépendance en 1991 à n’être ni social-démocrate ni conservateur. Il succédera à l’homme de gauche Algirdas Butkevicius, du Parti social-démocrate (SDE).

Gouvernement de coalition

Le 23 octobre, à la surprise générale, les élections législatives ont vu la victoire spectaculaire de la LGPU. La formation est passée de 1 à 54 députés. A la demande de la « Dame de fer » lituanienne, la présidente Grybauskaite, les négociations en vue de former un gouvernement ont démarré dès le lendemain du second tour.

La coalition a été rejointe par quelques députés élus sans étiquette. Elle aura une majorité de 78 députés (59 du groupe LPGU et 19 du SDE) sur 141, et le nouveau gouvernement devrait être mis en place dans les prochaines semaines. Les conservateurs et les libéraux formeront l’opposition.

Justice sociale et défense au programme

L’Union des paysans et des Verts, populaire surtout dans le milieu rural, a fait campagne en promettant de réduire la pauvreté et de freiner l’émigration de nombreux Lituaniens vers l’Occident, de combattre l’alcoolisme et de changer le nouveau code du travail controversé, introduit par les sociaux-démocrates et qui rend les licenciements plus faciles.

Dès l’annonce de sa désignation, Saulius Skvernelis a confirmé que son équipe chercherait à promouvoir la justice sociale et qu’elle préserverait l’orientation prooccidentale du pays, membre de la zone euro et de l’OTAN.

Il s’est également dit résolu à renforcer la défense du pays face à la Russie, et s’est engagé à parvenir en 2018 à consacrer au moins 2 % du PIB à la défense. Inquiète pour sa sécurité après l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014, la Lituanie a rétabli l’année dernière la conscription, limitée toutefois à 3 000 hommes âgés entre 19 et 26 ans, appelés sous les drapeaux pour neuf mois.