L’imminence de la déclaration de la candidature d’Emmanuel Macron, qui doit avoir lieu mercredi 16 novembre dans la matinée à Bobigny, a conduit les politiques à être interrogés sur ce qu’ils pensaient de sa démarche. Pour le PS, il est un obstacle au « rassemblement » tandis que la droite dénonce son bilan de ministre de l’économie.

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  • François Hollande appelle au « rassemblement »

Lors d’une interview sur France 24, TV5Monde et RFI mardi soir, le président de la République a répondu à l’annonce attendue de la candidature de son ancien protégé par un appel au « rassemblement » et à « la cohésion ». Il a ajouté que la gauche ne pourra pas être au « rendez-vous » de 2017 « si elle n’est pas rassemblée ».

« Pour la France, c’est la cohésion qui va être l’élément essentiel. Si la France se divise, si la France se fragmente, se désunit au moment où elle fait face à tant de menaces (…), alors la France déclinera », a-t-il dit, interrogé à Marrakech, où il participe à la COP22.

  • « C’est très embêtant » pour Jean-Christophe Cambadélis

Pour le premier secrétaire du Parti socialiste, cette candidature, « c’est très embêtant. Parce que la gauche est dans un rapport aujourd’hui de 60/40 si vous mettez l’extrême droite et la droite vis-à-vis de la gauche ».

Pour M. Cambadélis, « si on morcelle, si un jour il y a un candidat qui est Macron, un candidat désigné par la primaire [du PS], un candidat qui est Mélenchon, un candidat du Parti communiste, un candidat des écologistes, je vous donne le résultat : aucun de ceux que je viens de nommer ne sera au deuxième tour de la présidentielle ».

  • Arnaud Montebourg fustige le « candidat des médias »

« J’ignore qui est Emmanuel Macron », a déclaré Arnaud Montebourg, candidat à la primaire de la gauche, sur France 2, mercredi matin. « Quelles sont ses orientations (…), pour moi il est un peu comme M. X. » Il a ajouté :

« Il a une équipe de campagne très étoffée, la quasi-totalité des magazines, beaucoup d’organes de presse. (…) C’est le candidat des médias, puisqu’il en est à sa soixante-quinzième “une” de magazine sans avoir fait une seule proposition. »
  • Selon François Fillon, M. Macron « n’a rien démontré pour le moment »

« Ma conviction, c’est que les Français ne confieront pas leur destin à quelqu’un qui n’a aucune expérience, et surtout qui n’a rien démontré pour le moment », a quant à lui déclaré l’ancien premier ministre, candidat à la primaire de la droite, sur RTL mercredi.

Pour M. Fillon, cette annonce marque « la fin du quinquennat de François Hollande », car « c’est l’homme le plus proche de lui, celui qui a conçu son programme économique », qui cause « beaucoup de difficultés et de catastrophes dans le pays. »

  • « Il faut se méfier » du « chevalier blanc » M. Macron, selon Alain Juppé

Dans un entretien au quotidien Les Echos paru mercredi, le maire de Bordeaux, candidat à la primaire de la droite, juge que M. Macron « se présente aujourd’hui comme le chevalier blanc totalement nouveau ». Mais pour M. Juppé, « Il faut se méfier des gens qui font le contraire de ce qu’ils disent et disent le contraire de ce qu’ils font ». Il ajoute : « Il ne faut pas être naïf. Voilà avec Emmanuel Macron quelqu’un qui a totalement cautionné la politique économique menée depuis 2012, à commencer par la hausse massive des impôts. »

  • Macron est « l’incarnation de l’élite mondialisée » pour Laurent Wauquiez

Invité mercredi matin sur Europe 1, le président par intérim du parti Les Républicains, et soutien de Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite, Laurent Wauquiez voit dans M. Macron « l’incarnation de l’élite mondialisée, qui expliquait à une ouvrière qui perdait son emploi que c’est parce qu’elle était illettrée ». M. Macron alors ministre de l’économie avait évoqué à la radio des employées « illettrées ».

Selon M. Wauquiez, Emmanuel Macron, « c’est d’abord une certaine vision où la France doit se renier dans la mondialisation. Je n’oublie pas qu’au lendemain des attentats terroristes, Emmanuel Macron nous explique que si on a eu du terrorisme c’est parce que la France ne s’est pas suffisamment occupée des quartiers en difficulté et que c’est de notre faute ».

  • Pour Florian Philippot, une candidature sur un créneau « saturé »

« Ça n’était pas une surprise, on attendait simplement la date », a constaté le vice-président du Front national sur Radio Classique, mercredi matin. « On espère maintenant qu’Emmanuel Macron va enfin sortir une idée, parce que ça fait six mois qu’il est dans l’incantation, dans les mots creux, les formules, et pas une seule idée n’a émergé de ce qu’il a dit. Par contre il a déjà un bilan », a-t-il ajouté.

M. Philippot s’est également interrogé sur « l’intérêt de cette candidature, parce qu’il va venir s’ajouter à un créneau ultralibéral, européiste, qui est déjà complètement saturé dans cette élection présidentielle ».