Mehdy Metella lors de la demi-finale du 100 m papillon, lors des Jeux olympiques de Rio, le 11 août. | CHRISTOPHE SIMON / AFP

« J’ai toujours rêvé de faire ça. » La phrase est de Florent Manaudou et rapportée sur le site de la Fédération française de natation, ce mardi. Le rêve était d’arborer un maillot floqué à son nom. Ce sera celui du Pays d’Aix université club handball pour le champion olympique 2012 du 50 m, floqué du numéro 50, forcément. Florent Manaudou a ensuite participé à son premier entraînement en compagnie des joueurs de l’équipe réserve du club.

« En termes de douleur, le 100 m est plus compliqué parce que c’est plus intense, mais j’aurais sans doute plus de courbatures après cette séance », a-t-il confié. Il admet qu’il sera « un peu nostalgique » devant les championnats de France en petit bassin qui ont débuté aujourd’hui à Angers. « Mais je ne suis pas le seul, heureusement et on va pouvoir se serrer les coudes avec les anciens et observer ces championnats de France avec une attention particulière. »

La fin d’une génération

Il n’est pas le seul, en effet. Comme Florent Manaudou, Camille Lacourt a mis sa carrière entre parenthèses. Coralie Balmy, Yannick Agnel, Fabien Gilot, Frédérick Bousquet, William Meynard, Giacomo Perez Dortona et Grégory Mallet ont quant à eux pris leur retraite. Tous ces maillots qui sortent définitivement de l’eau marquent la fin d’une incroyable génération dont les limites auront été atteintes à Rio.

Six médailles à Athènes en 2004, six encore, quatre ans plus tard à Pékin, puis sept à Londres en 2012, dont quatre en or : l’équipe de France de natation a remporté tout ce qu’elle pouvait remporter durant cette période. Elle s’est éteinte à Rio cet été en n’obtenant que deux petites médailles d’argent (Manaudou sur 50 m et le relais 4 × 100) et en offrant davantage de spectacle en dehors des bassins qu’entre les lignes d’eau.

Aux championnats de France, les retraités et les absents pèsent 14 médailles olympiques, 40 mondiales et 48 européennes. « C’est la fin d’un cycle exceptionnel », avoue le directeur technique national, Jacques Fabre, dans L’Equipe de ce jeudi. Et le début d’un nouveau ? « C’était une génération magique. Maintenant c’est plus complexe, concède-t-il. Il est possible qu’on ne retrouve jamais de nageurs de talent aussi nombreux et aussi longtemps. »

Mais du talent, la France en a. Jérémy Stravius, Charlotte Bonnet, Mehdy Metella, Clément Mignon et Jordan Pothain seront bien présents sur les plots de la piscine Jean Bouin. Damien Joly, recordman de France du 1 500 m et finaliste olympique, a choisi de faire l’impasse sur la compétition nationale. Parmi ces « nouvelles » têtes d’affiche, Philippe Lucas, l’ancien coach de Laure Manaudou, a même déjà trouvé un futur champion en la personne de Jordan Pothain : « Je peux mettre ma paie sur la table, s’il travaille bien et qu’il n’a pas de problèmes, il sera champion olympique du 400 m dans quatre ans, a-t-il parié à l’AFP. C’est l’avenir, ça doit être le chef de file de la natation française. »

Objectif championnats du monde

Avec la retraite de la capitaine Coralie Balmy, Charlotte Bonnet se retrouve propulsée leader de l’équipe féminine. Du haut de ses 21 ans, la finaliste du 800 m à Rio va maintenant devoir prouver qu’elle peut remplir ce rôle. Et ça commence par de vraies prises de position : « Il faut dire les choses comme elles sont, déclare-t-elle à l’AFP. Dans quatre ans ça va faire encore plus mal. Il y aura des épreuves sur lesquelles il n’y aura plus personne. » Celle qui a intégré l’équipe de France à 15 ans poursuit : « En 2011 on parlait de médailles, là, on parle de qui peut se qualifier. Il faut créer un collectif et c’est ce qu’il n’y a pas aujourd’hui. » Habitué du relais 4 × 100 m depuis trois ans, Mehdy Metella semble avoir acquis assez d’expérience pour franchir un nouveau palier. Il pourrait entraîner Clément Mignon, son partenaire d’entraînement à Marseille et d’un an son cadet (23 ans), dans son sillage.

Mais les championnats de France sont surtout l’occasion pour les nageurs de se qualifier pour les championnats du monde qui se dérouleront à Windsor au Canada, du 6 au 11 novembre prochain. Pour décrocher leur place, ils devront réaliser un temps inférieur à la moyenne des huitièmes de finale des trois derniers mondiaux. « Il y a quelque chose à construire ensemble maintenant », a voulu positiver Jacques Fabre auprès de l’AFP, comme pour tourner la page.

Programme : les séries débutent à 9 heures et les finales, à 18 heures. Sauf le dimanche, où les finales sont programmées à partir de 17 heures.