Manifestation devant la tour Trump de Las Vegas, aux Etats-Unis, le 12 novembre. REUTERS/David Becker TPX IMAGES OF THE DAY | DAVID BECKER / REUTERS

L’annonce est tombée quelques jours à peine après la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine : le cap du million d’étudiants internationaux aux Etats-Unis a été franchi au cours de l’année universitaire 2015-2016, en hausse de 7,1 % par rapport à l’année précédente, précise le rapport annuel, « Open Doors », de l’Institute of International Education (IIE).

La hausse est régulière depuis dix ans, même si l’année 2014-2015 a connu un léger fléchissement, relève le Times Higher Education. Le premier contingent est formé par les étudiants chinois : ils étaient 328 547 l’an dernier. Mais la plus forte hausse (+ 24,9 %) concerne les étudiants indiens, note le magazine britannique.

L’élection à la présidence états-unienne de Donald Trump, qui s’était distingué par ses prises de position anti-immigration, risque-t-elle de changer la donne ? En commentant les derniers chiffres de l’IIE, Rajika Bhandari, qui y est chargée de la recherche et de l’évaluation, s’est montrée relativement sereine : selon elle, « les étudiants étrangers sont plutôt résilients par rapport aux rhétoriques [politiques] changeantes » ; seuls les « changements effectifs » et les « facteurs tangibles » sont en général susceptibles de les affecter.

Mais d’autres experts font part de leurs inquiétudes. Pour Philip Altbach, directeur du Center for International Higher du Boston College, la promesse de Donald Trump de mettre en œuvre des mesures de « contrôle extrême » à l’égard des musulmans et d’autres immigrants « est de nature à dissuader certains étudiants de se tourner vers les universités américaines ».

« Ce que l’administration Trump va décider en matière de visas étudiants sera suivi avec beaucoup d’attention, en particulier en ce qui concerne les visas J1, qui permettent aux étudiants étrangers de travailler », souligne pour sa part Jason Lane, qui dirige le département des politiques de l’éducation à l’université d’Etat de New York Albany. Le candidat républicain a en effet jugé, durant sa campagne, que les conditions d’attribution de ces visas devraient être modifiées.

Il est « très probable », selon Philip Altbach, que l’Australie, le Canada et d’autres pays offrant des cours en anglais bénéficieront d’une hausse des candidatures d’étudiants étrangers. En revanche, le Royaume-Uni post-Brexit, « dans la même situation que les Etats-Unis », est désormais perçu comme « peu accueillant pour les étrangers », estime le directeur du Center for International Higher du Boston College.

Pour Jason Lane, l’élection de Donald Trump et les mesures qu’il a annoncées pourraient également susciter un intérêt accru des étudiants étrangers à l’égard des campus américains installés en Europe.

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Jean-Luc Majouret (« Courrier international »)