Héritiers du scénario calamiteux de l’élection à la présidence de l’UMP en 2012, qui s’était soldée par des accusations mutuelles de fraudes de la part des camps de François Fillon et Jean-François Copé qui en briguaient la tête, Les Républicains se sont barricadés contre les risques de triche pour les deux tours de la primaire de la droite, les 20 et 27 novembre.

  • Une Haute Autorité indépendante du parti

Dès le départ, le parti s’est appuyé sur un organe indépendant pour garantir la bonne tenue du scrutin : la Haute Autorité de la primaire mise en place en 2015. Elle comprend neuf membres, dont quatre ne sont pas adhérents du parti Les Républicains, et est présidée par la constitutionnaliste Anne Levade. Elle avait déjà organisé et contrôlé l’élection qui avait vu Nicolas Sarkozy prendre la tête du parti en 2014. Depuis, l’ensemble des candidats respecte ses arbitrages.

  • Des assesseurs qui ne sont pas désignés par les candidats eux-mêmes

Deuxième rempart : la composition des bureaux de vote. Un président et trois assesseurs par bureau seront chargés de veiller au bon déroulement du scrutin. Ces derniers n’ont pas été sélectionnés par le parti. Ils ont été désignés fin juillet par 104 commissions départementales de la primaire, qui forment les relais locaux de la Haute Autorité et de la commission nationale d’organisation présidée par le député LR Thierry Solère. La composition de ces commissions départementales est variée : elles rassemblent des sarkozystes, des juppéistes ou des lemairistes…

  • Chaque candidat peut envoyer un représentant par bureau de vote

Chacun des sept candidats à la primaire pourra envoyer un délégué par bureau de vote pour vérifier le bon déroulement des opérations et contester le résultat s’il venait à constater des dysfonctionnements. Chaque candidat ne sera pas représenté dans tous les bureaux de vote, même s’ils ont veillé à être présents dans ceux qui leur paraissaient stratégiques. Bruno Le Maire affirme que c’est lui qui aura le plus de délégués, au nombre de 8 900.

Au total, ce sont quelque 72 000 personnes (assesseurs et délégués) qui seront mobilisées les dimanches 20 et 27 novembre, ont affirmé Anne Levade et Thierry Solère.

  • Les procurations interdites

Technique de fraude facile, au cœur des accusations de triche en 2012, les procurations seront bannies. Autre précaution : le vote se déroulera par bulletin papier, sauf pour les Français de l’étranger qui se prononceront par voie électronique. Ces derniers ont dû s’inscrire en avance pour pouvoir participer.

  • Des outils de vérification de la participation

Au moment du dépouillement quatre données seront vérifiées : le nombre d’enveloppes dans l’urne ; le nombre de signataires de la charte d’adhésion aux « valeurs républicaines de la droite et du centre » ; le nombre de signataires des registres électoraux ; la somme récoltée grâce aux 2 euros de participation demandés à chaque votant. Tous ces chiffres devant bien entendu correspondre.

  • Les résultats envoyés sans passer par les fédérations locales

Les présidents de bureau enverront les résultats directement, par le biais d’un site Internet sécurisé, à la Haute Autorité sans passer par les fédérations départementales. Ils permettront également plus de transparence puisque les résultats bureau par bureau seront connus et non pas uniquement des compilations de résultats départementaux.

  • Double vérification des résultats

Dès l’envoi du résultat par le président du bureau, chaque délégué les recevra également par SMS et aura une demi-heure pour les contester. Le procès-verbal du vote ne sera envoyé par voie postale qu’une fois que les assesseurs et les délégués l’auront approuvé.

  • 24 heures pour contester

Enfin, chaque candidat aura un représentant auprès de la Haute Autorité qui aura 24 heures à compter de la clôture du scrutin, pour déposer un recours sur un bureau particulier.