Un médecin traite un enfant atteint de microcéphalie, à Salvador, au Brésil, le 28 janvier 2016. | CHRISTOPHE SIMON / AFP

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé, vendredi 18 novembre, que le virus Zika, qui provoque de graves anomalies cérébrales chez les nourrissons, n’était plus « une urgence de santé publique de portée mondiale ».

« Le virus Zika reste un problème hautement important à long terme (…) mais ce n’est plus une urgence de santé publique de portée mondiale », a déclaré le docteur David Heymann, président du comité d’urgence de l’OMS sur Zika lors d’une conférence de presse virtuelle.

La décision de retirer le statut d’Urgence de santé publique mondiale, qui avait été décrété le 1er février 2016, a été prise lors de la 5e réunion du comité d’urgence organisée vendredi.

« Comme la recherche a démontré le lien entre le virus Zika et la microcéphalie, le comité d’urgence a estimé qu’un mécanisme technique solide à long terme était désormais nécessaire pour organiser une réponse globale », a expliqué l’OMS dans un communiqué.

« En conséquence, le comité d’urgence estime que le virus Zika et ses conséquences restent un défi de santé publique persistant et important, qui requiert une action intense, mais ne représente plus une urgence de santé publique telle que définie par les règlements de santé internationaux. »

Deux vaccins en cours d’évaluation

« Nous ne minimisons pas l’importance de ce virus », a toutefois tenu à souligner le docteur Peter Salama, directeur exécutif du programme d’urgences de santé de l’OMS, lors de la conférence de presse.

Depuis 2015, soixante-treize pays sont touchés par le virus Zika, majoritairement en Amérique latine et dans les Caraïbes, et quelque vingt-trois pays ont annoncé avoir constaté des cas de microcéphalies et de syndrome de Guillain-Barré, potentiellement liés à Zika.

« L’infection par le virus Zika et les conséquences qui en découlent (…) doivent être gérées par l’OMS, les Etats et les autres partenaires, de la même façon que d’autres menaces de maladies infectieuses sont traitées », a répété l’OMS dans son communiqué.

« Beaucoup d’aspects de cette maladie et de ses conséquences demandent encore à être élucidés, mais cela peut être fait encore mieux par une recherche soutenue », a ajouté l’organisation.

Le virus se transmet par la piqûre du moustique Aedes aegypti, mais aussi par voie sexuelle. Dix cas ont été aussi signalés en Guyane française et huit en Polynésie française.

Mais le Brésil est le pays qui compte le plus de cas de microcéphalies potentiellement liées à Zika, 2 033, suivi par la Colombie (46 cas). Le ministre de la santé brésilien, Ricardo Barros, a d’ailleurs annoncé vendredi devant la presse à Brasília que le Brésil maintenait tout son territoire en situation d’urgence de santé publique en raison de Zika et ce, « jusqu’à ce que le suivi [de la situation] nous donne toute tranquillité ».

Deux vaccins contre Zika sont actuellement en cours d’évaluation, selon l’OMS, et les résultats de la phase 1 des tests cliniques sont en train d’être examinés.

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