En juillet 2010, un spectateur utilise Netflix à Palo Alto, Californie. | PAUL SAKUMA/AP

Amazon se prépare à porter son combat avec Netflix à l’échelle mondiale, avec une expansion massive de son service de vidéos en ligne en streaming, indiquait jeudi le Wall Street Journal, en citant des sources proches du dossier. Amazon Prime Video est jusqu’ici accessible seulement aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Autriche et au Japon. Le groupe a aussi promis un lancement « bientôt » en Inde, et le patron d’Amazon Studios, Jason Ropell, avait évoqué en mai à Cannes un lancement en France, sans préciser de date. Le géant américain de la distribution en ligne s’apprêterait toutefois à étendre le service à environ 200 pays et territoires, d’après les sources du Wall Street Journal. Cela le mettrait sur un pied d’égalité avec Netflix, qui revendique une présence dans plus de 190 pays depuis le lancement simultané de son service en janvier sur 130 nouveaux marchés.
Si le passage à l’échelle mondiale d’Amazon Prime Video se confirme, cela représentera l’attaque de plus grande ampleur lancée jusqu’ici contre Netflix, au moment même où les perspectives de croissance de ce dernier commencent à susciter quelques inquiétudes
compte tenu de la concurrence croissante sur le marché. Le producteur de House of Cards, Orange is the New Black et Narcos avait notamment accusé un trou d’air au deuxième trimestre
où il n’avait enregistré que 1,68 million de nouveaux abonnés, bien moins qu’espéré par le marché. Comme Netflix, Amazon a mis les bouchées doubles ces dernières années pour pouvoir proposer des programmes exclusifs sur son service en streaming. Il investit notamment beaucoup, et avec un certain succès, dans des productions originales : deux de ses séries, Transparent et Mozart in the Jungle, ont ainsi été récompensées aux Emmy Awards, récompenses suprêmes de la télévision américaine. Amazon n’a jamais divulgué le nombre exact d’abonnés de Prime. Mais d’après la société de recherche CIRP, ils étaient 65 millions fin septembre rien qu’aux Etats-Unis, soit 38 % de plus qu’un an plus tôt.