Emmanuel Macron en déplacement a Marseille, au lendemain de sa déclaration de candidature à l'élection présidentielle, le 17 novembre. | ARNOLD JEROCKI / DIVERGENCE POUR LE MONDE

Emmanuel Macron va « continuer de creuser son sillon ». Interrogé par Le Monde lundi 21 novembre au lendemain du premier tour de la primaire de la droite, le candidat à l’élection présidentielle a affirmé qu’il ne se « déterminerait pas en fonction » de François Fillon ou d’Alain Juppé, arrivés en tête du scrutin de dimanche. Il ne compte pas non plus revenir sur sa décision de ne pas passer par la case primaire.

Pour l’ancien ministre, le score de François Fillon est « une demi-surprise » :

« Il y avait une vraie dynamique en sa faveur. La Manif pour tous a clairement joué un rôle, cela va être intéressant. Cela montre aussi la grande volatilité de l’électorat et la crise du leadership chez Les Républicains, mais aussi chez les autres. »

Il a par ailleurs jugé que Nicolas Sarkozy aurait été « le pire candidat [pour nous], contrairement à ce que je pouvais lire ou entendre, à la fois parce qu’il incarnait un retour à 2012 et parce que c’est le meilleur en campagne ».

Entre François Fillon et Alain Juppé, les électeurs « vont avoir le choix entre deux types de droite : le statu quo ou le retour en arrière », a-t-il estimé. « C’est cela le choix du XXIe siècle pour la droite. Mais cela ne modifie en rien ma motivation, je vais continuer de creuser mon sillon, je ne me détermine pas en fonction des autres. Une campagne, on la gagne ou on la perd par soi-même, si on a une vraie dynamique, on l’emporte quels que soient les candidats. »

Pas de primaire pour lui

« Les Français aiment la politique, l’affluence à cette primaire le démontre, cela ne me surprend pas », a-t-il également jugé, sans que ce constat ne remette en question sa volonté de ne pas participer à la primaire de la gauche :

« Je considère que les primaires ne sont plus seulement un choix technique entre des candidats proches idéologiquement mais doivent aujourd’hui trancher de vraies divergences de fond. Or, c’est au moment de l’élection proprement dite que cela doit être fait, pas lors d’une primaire. Cela ne change donc rien à ma volonté de ne pas aller à la primaire de la gauche. »

Invité de France Info lundi matin, le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a « lancé un appel » pour que l’ancien ministre y participe : « La candidature de Macron est embêtante : cela divise la gauche sans la qualifier. Aujourd’hui, Macron doit participer à la primaire. »

Sur les scores de Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire, qui misaient sur le renouveau, Emmanuel Macron s’est défendu de faire de même, tout en affirmant que, l’un comme l’autre, les candidats n’avaient de renouveau « que l’apparence » : 

« Leurs équipes, leurs programmes étaient anciens. Et je n’ai jamais fait du renouveau un emblème. Je revendique un discours de fond et une volonté de rassemblement. »