Le Britannique Alex Thomson était toujours en tête du Vendée Globe le 20 novembre au soir, malgré un foil endommagé sur son monocoque « Hugo-Boss ». | LOIC VENANCE / AFP

Le Britannique Alex Thomson était toujours en tête du Vendée Globe dimanche 20 novembre au soir, malgré un foil endommagé sur son monocoque anthracite Hugo-Boss, et avalait les milles à toute vitesse aux confins de l’Atlantique Sud.

Les dégâts provoqués à l’une des « moustaches » de son bateau n’ont manifestement pas perturbé plus que ça le Gallois volant, qui maintenait dimanche soir ses plus proches poursuivants à environ 90 milles dans son sillage.

Dimanche soir, Thomson marchait à plus de 20 nœuds, comme Armel Le Cléac’h (Banque-Populaire-VIII, 2e), et 2 nœuds plus vite que Sébastien Josse (Edmond-de-Rothschild, 3e).

« Samedi, j’ai forcément eu une baisse de moral quand le foil [tribord] a cassé, a déclaré Thomson. Aujourd’hui, ça va mieux. J’ai toujours un morceau de foil qui sort du bateau et qui me ralentit. Mais je ne peux rien faire, je n’arrive pas à le rétracter davantage. Quand les conditions se calmeront, je plongerai pour couper ce bout qui dépasse. »

« Tout n’est pas perdu »

« Le bateau marche bien quand même à ces allures, a-t-il ajouté, et l’autre foil est intact. Evidemment, c’est une déception, mais à part cela tout va bien à bord du bateau (…). Je suis en forme et je mène toujours la course. Je vais travailler dur, pousser le bateau autant que je peux et rester dans le match. Tout n’est pas perdu. Je vais prier pour que le reste de la course puisse se faire tribord amures… »

Depuis quarante-huit heures, les conditions sont difficiles et ne laissent aucun répit aux sept premiers bateaux, qui ont mis de l’est dans leur route et plongent vers les 40es (degrés de latitude) rugissants en mode TGV.

« On a eu presque 40 nœuds de vent cette nuit (…), et jusqu’au cap de Bonne-Espérance on devrait conserver entre 20 et 25 nœuds, confie Morgan Lagravière (Safran), 5e, à 182 milles de Thomson. C’est usant. A 22 nœuds de moyenne, il y a beaucoup d’accélérations (…). C’est violent. Tu ne peux pas faire un pas sans t’accrocher, sinon tu te fais mal. »

[LIVE] Live du Vendée Globe 2016/2017 (59)
Durée : 05:04

« Dès que tu lèves le pied, tu te fais reprendre, explique-t-il. On ne se fait pas de cadeau : tu fais une sieste ou tu bricoles un peu, tu paies cash (…). La limite ? On ne sait pas où elle est. Flirte avec elle. On a des bateaux hyperpuissants et on a parfois beaucoup de mal à contrôler cette puissance (…). Il est temps que ça ralentisse un peu. »

Derrière les sept affamés de tête, les distances s’allongent inexorablement. Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie-Espoir) était dimanche soir à 703,6 milles ; Jean-Pierre Dick (St-Michel-Virbac), l’un des favoris, à 868,3…

Classement lundi matin :
1. Alex Thomson (GBR/Hugo-Boss), à 19 341,8 milles de l’arrivée
2. Armel Le Cléac’h (FRA/Banque-Populaire-VIII), à 86,6 milles du premier
3. Sébastien Josse (FRA/Edmond-de-Rothschild), à 89,6 milles du premier
4. Vincent Riou (FRA/PRB), à 157,4 milles du premier
5. Morgan Lagravière (FRA/Safran), à 182 milles du premier
6. Paul Meilhat (FRA/SMA), à 222,6 milles du premier
7. Jérémie Beyou (FRA/Maître-Coq), à 313,1 milles du premier
8. Yann Eliès (FRA/Quéguiner-Leucémie-Espoir), à 703,6 milles du premier
9. Jean-Pierre Dick (FRA/St-Michel-Virbac), à 868,3 milles du premier
10. Jean Le Cam (FRA/Finistère-Mer-Vent), à 874,6 milles du premier