Lors de la 156e vente aux enchères des Hospices de Beaune, ce 20 novembre, les 596 pièces de vins ont été adjugées à 8,184 millions d’euros. | JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Pas de nouveau record pour les ventes des Hospices de Beaune. Les 596 pièces de vins ont été adjugées, dimanche 20 novembre, à 8,184 millions d’euros. Et la pièce du président a été acquise pour 200 000 euros. Le montant global des enchères s’affiche ainsi en retrait d’un quart par rapport à la somme historique atteinte en 2015. La maison de ventes Christie’s met toutefois en exergue le fait que, malgré ce recul sensible, la vente 2016 s’inscrit dans les annales comme la deuxième meilleure vente des Hospices.

L’ampleur de la correction a toutefois surpris l’assistance. « Je m’attendais à une baisse de 10 % à 15 % et non de 26 % », réagit Benoît de Charette, codirecteur général de la maison Albert Bichot, très active lors de ces enchères.

« 2016 est bon, mais pas grand comme le 2015 »

Pour expliquer le résultat, Louis-François Latour, président de la maison de négoce Louis Latour et président délégué du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), évoque le millésime : « 2016 est bon, mais pas grand comme le 2015. »

Il se remémore également le contexte très particulier de la vente 2015, organisée le lendemain des attentats terroristes. La pièce du président avait d’ailleurs été vendue au profit des victimes des attentats. Elle avait été adjugée 480 000 euros. Enfin, autre point mis en avant : même si le vignoble bourguignon a subi les affres de la météo, gel et grêle combinées, les prévisions initiales ont été quelque peu revues à la hausse.

« La production est estimée aujourd’hui à 1,25 million d’hectolitres. On atteint finalement une baisse de 20 % par rapport à la moyenne. Cela reste une récolte honorable », juge M. Latour.

Tous s’accordent sur un fait. « Les ventes des Hospices ont donné un signal. Les prix vont se tasser », affirme M. de Charette. Les clients jugeaient les Bourgogne chers, d’où un certain attentisme. D’ailleurs, les ventes du millésime n’ont pas encore commencé. « Les prix des Meursault ont quasiment doublé en cinq ou six ans. De même, le prix de la pièce de Bourgogne rouge », rappelle M. Latour. Bien sûr, toutes les appellations ne subiront pas la même pression. Les très grands crus défendent leur prix, du fait de leur rareté. De même que le Chablis, très touché par les aléas climatiques.