L’Assemblée nationale a approuvé mardi 22 novembre en première lecture l’ensemble du projet de budget 2017, dernier du quinquennat. Le texte de loi a été voté par une nette majorité de 287 voix contre 243 et 22 abstentions, similaire à celle pour le seul volet recettes il y a un mois.

L’opposition, qui a contesté la « sincérité » de l’objectif d’un retour du déficit dans les clous européens, et le Front de gauche, qui a fustigé « une doxa libérale », ont voté contre. Le texte, qui prévoit des baisses d’impôts pour les ménages et les entreprises, l’instauration du prélèvement à la source en 2018 ou une hausse des crédits pour l’emploi, la sécurité ou l’éducation, part au Sénat, où la majorité de droite le rejettera sans en débattre en détail.

La majorité a profité de ce vote pour attaquer les programmes des deux finalistes de la primaire de la droite, notamment le favori, François Fillon.

« Qui, à part François Fillon et la droite, nous dira que deux milliards en plus pour l’emploi, c’est beaucoup ? », s’est exclamé l’orateur PS Dominique Lefebvre, opposant « le redressement dans la justice » fait par « la gauche de gouvernement » à une droite « libérale et punitive ».

Pour LR, Hervé Mariton a promis que l’opposition reviendrait sur « la mauvaise réforme du prélèvement à la source » en cas d’alternance en 2017, l’UDI Charles de Courson disant chercher « en vain les 50 milliards d’économies annoncés » lors du pacte de responsabilité en 2014.

Un budget « plus social »

Le budget a été l’un des plus largement votés depuis 2014 et le tournant de la politique fiscale pro-entreprises, à l’origine de la naissance des « frondeurs » au PS.

Seuls une dizaine d’entre eux, dont le candidat à la primaire Benoît Hamon ou Christian Paul, se sont abstenus, contre 39 il y a deux ans. Si Laurent Baumel s’est abstenu pour « traduire le désaccord global sur la politique budgétaire et fiscale de ce quinquennat », Yann Galut, autre soutien désormais d’Arnaud Montebourg, a voté pour ce projet de budget, « plus social, avec quelques avancées de gauche ».

La majorité a gagné notamment quelques bras de fer contre le gouvernement sur toutes les dispositions concernant « l’attractivité », mise en avant pour attirer à Paris des entreprises de la City après le Brexit comme l’alourdissement de la fiscalité sur les actions gratuites ou le durcissement de la taxe sur les transactions financières.

Elle a aussi fait voter une « Google tax » à la française. Le gouvernement pourrait cependant revenir sur les actions gratuites en nouvelle lecture.