François Fillon, à Lyon, le 22 novembre 2016. | ROMAIN ÉTIENNE / ITEM POUR « LE MONDE »

Favori de la primaire de la droite après son très large score du premier tour, François Fillon a fait réagir le grand rabbin de France, Haïm Korsia, après des propos prononcés au micro d’Europe 1, mercredi 23 novembre. Estimant que « les intégristes sont en train de prendre en otage la communauté musulmane », M. Fillon a déclaré qu’il fallait « combattre cet intégrisme, comme d’ailleurs dans le passé on a combattu une forme d’intégrisme catholique, comme on a combattu la volonté des juifs de vivre dans une communauté qui ne respectait pas toutes les règles de la République française ».

Le grand rabbin de France, qui s’est ensuite entretenu au téléphone avec M. Fillon, a « tenu à réaffirmer l’attachement des Français de confession juive à la France et à ses valeurs et leur souci d’intégration à la société française », rapporte sa conseillère, Yaël Hirschhorn. « Il a également souligné que le communautarisme juif qui a pu exister jadis n’était en rien le fait ni le choix des citoyens de confession juive, mais la conséquence de la non-acceptation par la société française d’alors de leurs semblables », précise-t-elle.

« Les juifs de France sont français »

Interrogé sur la chaîne d’information israélienne i24 News, le porte-parole de François Fillon, Jérôme Chartier, député (LR) du Val-d’Oise, a évoqué une « mécompréhension » des propos du candidat :

« François Fillon est très clair sur le fait qu’il peut exister dans tout mouvement religieux des dérives sectaires. Cela existe, chacun le sait. Mais en même temps il a toujours salué l’intégration des juifs de France, qui ne date pas d’hier puisque le Consistoire date de Napoléon. »
« Les juifs de France sont français, comme les chrétiens de France sont français, comme les musulmans de France sont français... Sauf ceux qui participent à l’intégrisme islamique, au totalitarisme islamique et qu’il faut combattre. »

Alain Juppé, opposé à François Fillon dans cette dernière ligne droite de la primaire de la droite, n’a pas commenté pour le moment la déclaration de son adversaire. Le second tour du scrutin se tiendra dimanche 27 novembre.