Le député (PCF) André Chassaigne, le 13 octobre 2015, à l’Assemblée nationale. | JOEL SAGET / AFP

Jean-Luc Mélenchon peut-il être le candidat des communistes à l’élection présidentielle ? Alors que les militants du PCF sont appelés à voter lors d’une consultation qui s’ouvre jeudi 24 novembre, André Chassaigne répond clairement par la négative. « Si le choix de rallier Jean-Luc Mélenchon est fait, je le dis avec une conviction voire une forme d’émotion dans la voix, je crois que c’est véritablement un coup fatal qui sera porté au Parti communiste », a déclaré, mercredi, le député PCF du Puy-de-Dôme, invité de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP.

Pour justifier son opposition au leader de « la France insoumise » le chef de fil des députés communistes a mis en avant la pratique du pouvoir de Jean- Luc Mélenchon qu’il qualifie de « pyramidale ». « J’ai lu la charte des insoumis. Si je la signe, je n’aurai plus de liberté de vote, cela veut dire que je reviendrai à une conception de la politique qui a été abandonnée par le PCF il ya plusieurs décennies » a- t -il fait valoir en ajoutant : « Chez les communistes, on a vu le résultat du culte de la personnalité. »

André Chassaigne a également dénoncé la ligne de l’ancien allié du Front de gauche qui ne conduira selon lui qu’« au repli et à l’isolement » alors que le PCF doit « reconstruire une gauche susceptible de gouverner le pays ».

« Bloquer l’arrivée de la droite »

A cinq mois de l’élection présidentielle, le PCF est en pleine turbulence. Pierre Laurent et la direction du PCF se sont déjà ralliés à la candidature de Jean Luc Mélenchon quitte à se faire désavouer, en novembre, par la conférence nationale du parti. Selon André Chassaigne, ils ne l’ont pas fait « par conviction, mais par crainte que les candidats de la France insoumise aux élections législatives puissent empêcher certains candidats communistes de reprendre des sièges qu’ils avaient perdus notamment en 2012 ».

Se déclarant « disponible », André Chassaigne entend se battre jusqu’au bout pour défendre les couleurs du PCF à l’élection présidentielle. Alors que le PS organise sa primaire en janvier, il n’a cependant pas fermé la porte à une « candidature de rassemblement » de la gauche susceptible de « bloquer l’arrivée de la droite ». Ce rassemblement « ne peut pas se construire à n’importe quel prix. Il doit symboliser une gauche de combat contre la dérive libérale », a- t- il prévenu. Selon lui, François Fillon et Alain Juppé, les deux finalistes de la primaire de la droite, incarnent la même droite « décomplexée et réactionnaire ».

Le député du Puy-de-Dôme a confirmé qu’il serait candidat à sa succession aux législatives de juin. « Je sais que j’aurai un candidat de la France insoumise contre moi mais je n’ai pas l’habitude de vendre mon âme pour un plat de lentilles », a- t-il conclu.