Des doctorants lors de la cérémonie de remise des diplômes à l’Université de la Sorbonne, le 31 mars 2010 à Paris. | BERTRAND GUAY / AFP

Traditionnellement ce sont plutôt les recruteurs qui mettent en avant les « qualités humaines », ces fameuses soft skills, qui, études après études, se retrouvent toujours au « cœur » des priorités des ressources humaines. A tel point que ces compétences semblent être devenues plus importantes en entreprise que les hard skills, les compétences techniques liées au métier.

Une étude de NewGen Talent Center, l’observatoire des comportements et motivations des jeunes de la grande école de commerce Edhec, montre que les jeunes diplômés reconnaissent aussi l’importance de ces compétences humaines dans l’exercice de leur premier emploi. Ainsi dans le trio gagnant des soft skills citées par les jeunes diplômés des grandes écoles qui ont entre six mois et six ans d’expérience professionnelle : « le sens du résultat, la capacité à apprendre et l’habileté relationnelle ».

Cette adéquation s’explique assez simplement pour Manuelle Malot, directrice du centre de recherche de l’école : « Il y a en effet un consensus sur ces compétences mais ce n’est pas nouveau. C’est tout simplement parce qu’aucune étude n’a jamais posé la question à des jeunes diplômés sur ce qui leur servait concrètement lors de leur premier emploi. »

A en croire les 1 480 jeunes diplômés de niveau bac + 5 interrogés, parmi lesquels de diplômés des écoles d’ingénieurs, de management ou de science politique, « l’innovation, la créativité, le leadership » sont des compétences moins importantes pour réussir son premier emploi que la « motivation » ou « la capacité à apprendre ». Une surprise pour les entreprises qui n’ont souvent que ces mots-là à la bouche.

« Ce que l’on remarque aussi c’est que les ingénieurs, qui devraient accorder plus d’importance aux compétences techniques, citent largement les mêmes soft skills que les managers », souligne Manuelle Malot, même si « la communication » et « la conscience de soi » sont toujours des compétences moins citées par les ingénieurs que par les managers.

Différences culturelles avec les étudiants internationaux

L’étude révèle également plusieurs différences entre les jeunes diplômés internationaux et les jeunes diplômés français. Les premiers placent ainsi « l’esprit critique » et la « créativité » avant l’habileté relationnelle par exemple.

Enfin, le « sens du résultat » est la compétence jugée la plus importante pour les fonctions financières et le conseil. « La capacité à apprendre » est plus répandue pour les fonctions marketing communication et « l’habileté relationnelle » pour les fonctions commerciales et gestion de projets.

Les soft skills selon les secteurs. | Edhec NewGen Talent Center

« Quand les entreprises rompent une période d’essai d’un jeune diplômé, ce n’est jamais pour des questions de compétences techniques, mais plutôt pour ce qui relève du comportement ou de la motivation », conclut Manuelle Malot. Deux qualités qui relèvent directement des soft skills.