Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, accompagnée de son avocat, Me Gilles-Jean Portejoie, à Riom (Puy-de-Dôme), le 5 septembre. | THIERRY ZOCCOLAN / AFP

La mère de la petite Fiona a été condamnée vendredi 25 novembre à cinq ans d’emprisonnement. Berkane Makhlouf, son ancien compagnon, a été condamné à vingt ans de réclusion criminelle, assortis d’une peine de sûreté des deux tiers. Au terme de dix jours de procès, Cécile Bourgeon a été acquittée partiellement du chef de violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Trente ans de réclusion avaient été requis pour les deux accusés par l’avocat général Raphaël Sanesi de Gentile, qui a renvoyé dos à dos les deux accusés, « couple infernal ».

Le couple était jugé depuis le 14 novembre par la cour d’assises du Puy-de-Dôme pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineure de moins de 15 ans, par ascendant ou personne ayant autorité et en réunion, de non-assistance à personne en danger et de recel ou dissimulation de cadavre.

Réquisitoire incisif

« Fiona, elle sait que je l’ai pas frappée (…). Je fais confiance à la justice », ont été les dernières paroles de Berkane Makhlouf ; Cécile Bourgeon n’avait « rien à ajouter ».

« Il n’est pas nécessaire que je puisse identifier qui a fait quoi, peu importe si l’un a mis trois coups et l’autre un seul », a déclaré Raphaël Sanesi de Gentile dans un réquisitoire particulièrement incisif à l’encontre de la jeune femme.

« Vous avez peu d’empathie, lui a-t-il lancé, mais vous n’êtes pas sous son emprise. Vous êtes capable d’agir et Fiona vous ennuyait car elle réclamait papa. »

« Votre choix est fait à deux, unis dans la violence, les autres dehors. On va s’arranger, on va s’en sortir pour la pépette [surnom donné à l’enfant]. »

Retrait de l’autorité parentale requis

Outre la peine maximale pour les coups mortels que Bourgeon et Makhlouf sont accusés d’avoir portés à Fiona, le magistrat a réclamé que leur condamnation soit assortie d’une peine de sûreté des deux tiers, et d’un suivi socio-judiciaire de vingt ans, avec sept ans d’emprisonnement en cas d’inobservation. Il a demandé enfin un retrait total de l’autorité parentale de la mère sur ses deux autres enfants, et dix ans d’interdiction de ses droits civiques civils et de famille.

Les ex-concubins avaient fait croire à un enlèvement pendant des mois en 2013, avant d’avouer la mort de la fillette de 5 ans dont le corps n’a jamais été retrouvé.

Faute d’autopsie, la cause de la mort de Fiona n’a pas été éclaircie – coups, absorption de médicaments ou drogues. Et la défense n’a eu de cesse de plaider l’accident domestique. Même le sort réservé à la dépouille de l’enfant, enterrée en lisière d’une forêt ou jetée aux ordures, reste une énigme.

Procès : la mère et le beau-père de la petite Fiona devant les assises
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