Devialet a ouvert sa première boutique à New York à la mi-novembre.

Le spécialiste français du son haut de gamme Devialet a annoncé lundi 28 novembre une nouvelle levée de fonds de 100 millions d’euros. Il s’agit-là de la troisième plus grosse opération réalisée par une start-up française, cette année, après 250 millions collectés par OVH en octobre, et 150 millions levés par Sigfox en novembre.

A la fois très international et diversifié dans les métiers représentés, ce tour de table reflète les ambitions de Devialet : s’y retrouvent un poids lourd de l’automobile, Renault ; deux géants asiatiques de l’électronique, Foxconn (par son fonds européen Ginko) et Sharp ; une grande figure de la technologie, Andy Rubin, père du système d’exploitation Android aujourd’hui reconverti dans le hardware ; une star mondialement connue, Jay-Z… Participent également à ce nouveau tour de table le fonds d’investissement européen Korelya, dirigé par l’ancienne ministre Fleur Pellerin et soutenu par le groupe sud-coréen Naver, Future French Champions (le fonds d’investissement cofondé par le fonds souverain du Qatar et la Caisse des dépôts des consignation), le CM-CIC, la Banque publique d’investissement…

« Des perspectives industrielles en rapport avec notre projet »

« On a commencé à chercher de nouveaux investisseurs au printemps dernier », explique Quentin Sannié, cofondateur et directeur général de la société. Avec une ambition, voir plus grand : « Il se vend chaque année 100 millions de produits purement audio dans le monde (enceintes connectées, amplificateurs, etc.) et 3 milliards de produits dans lesquels le son occupe une place importante : les voitures, les télévisions, les ordinateurs portables… Et notre technologie a vocation à être dans ce marché-là. » « On a privilégié des gens capables de nous apporter des perspectives industrielles, économiques, qui soient en rapport avec notre projet, poursuit Quentin Sannié, des partenaires mondiaux qui aient la capacité à nous aider à déployer nos technologies dans toute l’industrie. On voulait aussi que ce soit global, vers l’Asie, vers les Etats Unis… »

Devialet entend bien avancer rapidement. « On verra des choses à la fin de l’année prochaine autant en matière de télévision que d’automobile. On travaille sur des développements depuis quelques mois déjà. »

Du point de vue de l’actionnariat, la société, qui avait levé précédemment 55 millions d’euros, reste à 80 % française. Deux nouvelles personnalités, toutes deux françaises, font leur entrée au conseil d’administration : Fleur Pellerin et Jean-François Baril, la patron de Ginko, le fonds d’investissement européen de Foxconn. « On a un tour de table très international et en même temps on fait rentrer au board [conseil] des interlocuteurs qui sont au pied de la maison, avec qui l’on peut parler quotidiennement pour régler un problème. »

Depuis sa création, Devialet a vendu 30 000 exemplaires de son enceinte « Phantom » (entre 1 700 et 2 600 euros pièce). La société affiche un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros, en croissance de 100 % par rapport à l’année précédente.