Des policiers municipaux réunis à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne), le 20 mai 2013. | FRED DUFOUR / AFP

Les syndicats de police municipale en avaient fait la demande au lendemain de l’attentat de Nice, c’est désormais officiel. Mardi 29 novembre est paru au Journal officiel le décret les autorisant à porter des pistolets semi-automatiques 9 mm.

Les agents de police municipale ainsi que les agents des services internes de sécurité de la SNCF et de la Régie autonome des transports publics (RATP) « pourront désormais être équipés d’armes à feu de poing de calibre 9 mm, avec des munitions de service à projectile expansif », selon le décret.

Les agents municipaux auront également une formation obligatoire préalable et d’entraînement à l’armement pour certaines « armes de catégorie D », telles que les matraques et tonfas (une matraque à laquelle une poignée latérale a été ajoutée).

Après les attentats de Paris et de Nice

Après les attentats de janvier 2015, puis ceux du 13 novembre, la question de l’armement des policiers municipaux avait refait surface. Face aux maires de France le 18 novembre 2015, François Hollande avait déclaré que les policiers municipaux pourraient être armés par l’Etat, que ce dernier pourra en l’occurrence « apporter aux maires qui le souhaitent des armes qui seront prélevées sur les stocks de la police nationale ».

Après l’attentat de Nice, où 86 personnes ont été tuées le soir du 14 juillet, les syndicats de police municipale avaient réclamé plus de moyens et un meilleur armement pour leurs équipes, insuffisamment équipées selon eux pour répondre à ce type d’attaques.

« Je me réjouis qu’on accorde aux policiers mun. ce que je réclame depuis des années.@PMdeNice sera équipée au + vite », a réagi mardi après-midi sur Twitter Christian Estrosi, président (LR) de la région PACA et ancien maire de Nice, dont il reste le premier adjoint délégué à la sécurité.

Déjà 270 communes équipées

Parallèlement à la parution du décret mardi, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, coprésidait la deuxième réunion annuelle de la commission consultative des polices municipales (CCPM), qui a élu son nouveau président au sein de l’Association de maires de France, François Grosdidier (Les Républicains), sénateur-maire de Woippy, en Moselle. Il succède à Christian Estrosi, qui a dû quitter ses fonctions, n’étant plus maire de Nice.

Depuis 2015, l’Etat a « contribué à l’achat de 12 108 gilets pare-balles, et 2 700 revolvers Manurhin ont déjà été distribués au profit de 270 communes », a détaillé le ministre de l’intérieur, qui assure que « cet effort sera poursuivi et amplifié ».

Le ministre a toutefois rappelé « qu’en vertu du principe de libre administration des collectivités locales, c’est aux maires et à lui seul qu’il revient d’apprécier la nécessité d’armer les agents de leur service de police municipale, et qu’il ne pouvait être envisagé de transposer aux policiers municipaux le régime applicable aux policiers nationaux en matière de port d’arme hors service ».