Les députés néerlandais ont adopté mardi 29 novembre à la majorité un projet de loi interdisant le port du voile intégral dans certains lieux publics comme les écoles, les hôpitaux et les transports en commun.

Le dispositif, annoncé en mai par le gouvernement du premier ministre libéral Mark Rutte, prévoit d’interdire le port des vêtements incriminés dans tous les lieux où l’identification de ceux qui les portent est jugée essentielle ou pour des raisons de sécurité. En mai, Mark Rutte avait assuré que la proposition n’avait « aucune racine religieuse ». Une infraction à cette loi, qui doit encore être approuvée par le sénat, serait passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 405 euros.

« Aucune raison » d’interdire le voile intégral dans la rue

Le port de la burqa ou du niqab est extrêmement rare aux Pays-Bas, mais la question est présentée depuis des années comme une priorité. Le premier gouvernement de Mark Rutte (2010-2012), soutenu au Parlement par le parti anti-islam du député Geert Wilders, avait adopté une loi prévoyant une interdiction du voile intégral dans tous les espaces publics. Mais ce projet n’a jamais été mis en place en raison de la chute du gouvernement, et l’exécutif actuel, composé des partis libéral et travailliste, a déclaré n’avoir « aucune raison » d’interdire le voile intégral dans la rue.

Au moment de la formation du gouvernement, les deux partis de la coalition s’étaient mis d’accord pour introduire un nouveau projet de loi en lieu et place de l’ancien. Le Parti pour la Liberté (PVV, extrême droite), en tête des sondages avant les élections législatives de mars 2017, veut aller plus loin que le projet approuvé mardi : son dirigeant, Geert Wilders, réclame l’interdiction pure et simple de tous les vêtements couvrant le visage.