Pierre Salviac  en 2004. | GABRIEL BOUYS / AFP

C’est une interview inattendue. Dans le périodique Minute à paraître le 30 décembre, Pierre Salviac explique pourquoi il a renoncé à briguer la présidence de la Fédération française de rugby, dont l’élection se tient le 3 décembre. « Je ne serai jamais du côté des affairistes », martèle l’ancien journaliste du service public à l’hebdomadaire d’extrême droite. Dans sa ligne de mire : Bernard Laporte, candidat à la présidence de la Fédération française de rugby (FFR), ancien secrétaire d’Etat chargé des sports dans le gouvernement Fillon (2007-2009).

Pour M. Salviac, M. Laporte a un mauvais bilan de sélectionneur, puisqu’il est « le seul sélectionneur à avoir eu deux mandats [1999-2007] et, contrairement à ceux qui l’ont précédé et suivi, il n’a jamais qualifié l’équipe de France pour une finale de la Coupe du monde. Et quand il a pris les habits de dirigeants, il s’est vautré à Bègles, au Stade français et à Bayonne. » Pis, l’ancien manager du RC Toulon et son équipe seraient responsables du « climat pourri » de la campagne.

« Cosmopolite »

Pierre Salviac ne se prononce pas clairement entre les deux autres candidats – Pierre Camou, qui brigue un troisième mandat à la tête de la FFR, et Alain Doucet. Mais estime que l’affaire de la double billetterie, révélée par Mediapart, a pour « but de salir l’équipe Camou ».

« Mais j’ai toujours connu ces quarante dernières années des magouilles à propos des billets. Ce système a nourri beaucoup de monde, ajoute-t-il. Je ne suis pas sûr que ceux qui ont fait sortir le dossier à la veille de l’élection n’aient pas, à un moment ou un autre, tiré profit de cette billetterie parallèle. »

Cette salve d’attaques anti-Laporte correspond à la ligne de Minute, qui veut absolument « blackbouler » l’ancien secrétaire d’Etat. Pour l’hebdo, il y a un lien à faire avec la primaire de la droite qui vu Nicolas Sarkozy éliminé dès le premier tour. M. Laporte, favori du scrutin, serait donc la cible idéale.

Minute, qui apprécie beaucoup plus le rugby que le football, reproche notamment à Bernard Laporte, outre son passé sarkozyste, son compagnonnage avec Mourad Boudjellal au RC Toulon. M. Boudjellal aurait « raconté vingt mille fois qu’il avait bâti une équipe de rugby cosmopolite et multiraciale pour battre et combattre les idées du Front national ». Pas sûr, en revanche, que la campagne de Minute ait une quelconque influence sur le vote de samedi.