Le rapport annuel du groupe d’experts sur le smic (salaire minimal interprofessionnel de croissance), remis lundi 28 novembre aux partenaires sociaux, estime que le « coup de pouce » au 1er janvier est moins efficace pour lutter contre la pauvreté qu’une hausse de la prime d’activité. Ce dispositif, qui a fusionné en début d’année le RSA (revenu de solidarité active) activité et la prime pour l’emploi, offre un complément de revenus aux travailleurs pauvres.

« La pauvreté comme l’inégalité diminuent plus fortement sous l’effet d’une revalorisation de la prime d’activité que sous l’effet d’une hausse du smic », tranche le groupe, qui a comparé les effets d’une hausse de 1 % du smic avec ceux d’une revalorisation équivalente de la prime d’activité.

Ce groupe d’experts indépendants a été mis en place en mai 2013. Il est présidé, depuis cette date, par François Bourguignon, directeur de l’Ecole d’économie de Paris, et se compose notamment des économistes Pierre Cahuc (Centre de recherche en économie et statistique,  Crest), Eve Caroli (Ecole d’économie de Paris), Stefano Scarpetta (Organisation de coopération et de développement économiques, OCDE) et de la sociologue Dominique Goux (Crest).

Dernier « coup de pouce » en 2012

Consulté depuis 2008 avant chaque revalorisation annuelle du salaire minimal, le groupe d’experts a toujours déconseillé au gouvernement d’accorder un « coup de pouce ». A défaut, le smic bénéficie chaque 1er janvier d’une hausse mécanique, calculée selon deux critères : l’inflation hors tabac pour les 20 % de ménages aux revenus les plus faibles et la moitié du gain de pouvoir d’achat du salaire horaire de base ouvrier et employé (SHBOE).

Le gouvernement n’a plus accordé de coup de pouce au smic depuis le 1er juillet 2012, au lendemain de l’élection de François Hollande. Lors de la dernière revalorisation, au début de 2016, le salaire minimal avait augmenté de 0,6 %, atteignant 1 466,62 euros brut mensuels (9,67 euros de l’heure) et 1 141,61 euros net.

L’exécutif annoncera officiellement le niveau de revalorisation du smic lors d’une réunion de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC), qui doit se tenir le 19 décembre.