Documentaire sur Ciné+ Classic, à la demande

Michelle Porte, connue notamment pour ses livres et ses documentaires sur et avec Marguerite Duras, a rendu visite à Emmanuelle Riva, inoubliable dans Hiroshima mon amour (1959), d’Alain Resnais, Léon Morin, prêtre (1961), de Jean-Pierre Melville, et Thérèse Desqueyroux (1962), de Georges Franju.

L’actrice n’a depuis cessé de jouer au cinéma – notamment dans Loin du Brésil (1992), film méconnu, grinçant et désespéré, de Tilly – et au théâtre, en 2014, dans Savannah Bay, de Marguerite Duras, au Théâtre de l’Atelier, à Paris, dans une mise en scène de Didier Bezace.

Emmanuelle Riva in Hiroshima mon amour
Durée : 04:06

Mais elle fut redécouverte dans un rôle à sa mesure grâce à Amour (2012), de Michael Haneke, qui fut récompensé notamment par un César de la meilleure actrice, en 2013. Elle y est stupéfiante et d’un feu glaçant face au mutisme rayonnant de Jean-Louis Trintignant, avec qui elle partage ce huis clos.

Mais Emmanuelle Riva dit pourtant qu’elle a vécu les quelque deux mois de ce tournage comme une immense joie. Et de définir en une merveilleuse formule ce qu’est jouer la comédie : « On va jouer “pour de vrai”, comme on disait quand on était enfant… »

La comédienne revient sur sa vie, ses origines vosgiennes modestes, son goût pour la nature – qui ne l’a pas quittée –, sa rencontre avec Resnais, qu’elle voiturait dans sa petite 4 CV, et sur les rôles qui, à la scène comme à l’écran, ont marqué sa longue carrière.

Magnifique, pudique et intelligent

Cette simple conversation – on y entend à peine Michelle Porte –, filmée sans chichi et avec des points de montage parfois « à l’arrache », à Remiremont, dans la maison familiale, est illustrée de nombreux documents d’archives où l’on revoit Emmanuelle Riva à divers stades de sa carrière.

Elle est aujourd’hui toujours aussi rayonnante même si de nombreuses remarques mélancoliques sur le temps qui passe rappellent que cette toujours magnifique femme à la voix claire et rieuse approche sa 90e année.

Amour (2012) Clip
Durée : 00:43

Emmanuelle Riva dit notamment de ses « yeux vert pailleté », hérités de son père, que « les paillettes sont tombées avec l’âge » et que « la mort est ingénue, comme la naissance ». C’est magnifique, pudique, intelligent. Et, au final, d’une très jolie tonicité.

Emmanuelle Riva, c’est ton nom, de Michelle Porte (France, 2016, 60 min).