Bruxelles avait argumenté qu’avec près de 1 500 types différents, sa fabrication et son appréciation faisaient « partie du patrimoine vivant » de la Belgique. | EMMANUEL DUNAND/AFP

La culture de la bière en Belgique et la rumba cubaine ont été consacrées mercredi 30 novembre « patrimoine culturel immatériel » de l’humanité par une décision du comité ad hoc de l’Unesco.

Le Comité de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, qui siège depuis le 28 novembre et jusqu’au 2 décembre à Addis-Abeba en Ethiopie, examine les dossiers de 37 candidats à l’inscription sur sa liste « représentative » des différents types de patrimoine vivant (danse, musique, gastronomie, fêtes ou festivals…).

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture a annoncé neuf nouveaux entrants sur la liste du patrimoine culturel immatériel.

  • La culture de la bière en Belgique

Pour l’inscription de sa bière, Bruxelles avait argumenté qu’avec près de 1 500 types différents sa fabrication et son appréciation faisaient « partie du patrimoine vivant de plusieurs communautés réparties dans l’ensemble de la Belgique ». « Cette culture joue un rôle dans leur vie quotidienne et lors des événements festifs », a souligné l’Unesco dans un communiqué.

  • La rumba cubaine

La Havane avait défendu l’inscription de la rumba, « mélange festif de musiques et de danses », « symbole d’une société marginalisée à Cuba ». « La rumba à Cuba, avec ses chants, ses mouvements, ses gestes et sa musique, est une expression de résistance et d’estime de soi qui évoque également la grâce, la sensualité et la joie de rapprocher les individus », résume l’Unesco. La délégation de Cuba à Addis-Abeba a annoncé dédier cette inscription à la mémoire du leader de la révolution cubaine Fidel Castro, mort vendredi à 90 ans.

  • La célébration du Nouvel An le 21 mars par 12 pays

Autre entrant : le Nouvel An célébré le 21 mars en Afghanistan, Azerbaïdjan, Inde, Iran, Iraq, Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Pakistan, Tadjikistan, Turkménistan et Turquie, connu sous le nom de « Nawrouz » (« jour nouveau »), « Novruz », « Nowrouz », « Nauryz » et autres dénominations, selon les pays.

A cette occasion, « pendant deux semaines, diverses coutumes sont pratiquées, entre autres un repas spécial, des visites aux familles, des rituels publics et des représentations de rue afin d’encourager la paix au sein des communautés ».

  • La Mangal Shobhajatra au Bangladesh

Un autre événement festif s’inscrit sur la liste. Ouverte au public et organisée par les étudiants et enseignants de la faculté des beaux-arts de l’université de Dacca, la Mangal Shobhajatra « symbolise la fierté » des Bangladais face à « leur patrimoine vivant, ainsi que la force et le courage qu’ils déploient pour lutter contre les forces obscures et leur soif de vérité et de justice ».

  • Les 24 périodes solaires chinoises

Pour la Chine, ce sont les vingt-quatre périodes solaires, la connaissance du temps et les pratiques associées qui deviennent patrimoine culturel immatériel. « Les anciens Chinois divisaient le mouvement circulaire annuel du soleil en 24 segments », selon des critères fondés notamment sur l’observation des changements de saisons et l’astronomie. Cette segmentation « est traditionnellement utilisée comme un calendrier qui guide la production agricole et la vie quotidienne », avec rituels et festivités.

  • La musique et la danse du merengue en République dominicaine

Le merengue a été reconnu comme « faisant partie intégrante de l’identité nationale » d’un pays qui, depuis 2005, lui consacre une « journée nationale ». « Le merengue se danse en couple ; les danseurs, qui exécutent des mouvements sensuels, tournent en rond au rythme de la musique jouée par des instruments tels que l’accordéon, le tambour et le saxophone », précise l’Unesco.

  • Le tahteeb, jeu du bâton en Egypte

« Dans l’Egypte ancienne, le tahteeb était considéré comme une forme d’art martial, explique l’Unesco. Le tahteeb est ensuite devenu un jeu festif, mais une partie du symbolisme et des valeurs associés à sa pratique demeurent. » Le jeu, qui consiste en un échange bref et non violent entre deux adversaires qui manient chacun un long bâton sur un fond de musique traditionnelle, contribue notamment à « renforcer les liens familiaux et favorise de bonnes relations entre les communautés ».

  • Le gada, système socio-politique démocratique autochtone des Oromo

En Ethiopie, le gada est un système traditionnel de gouvernance utilisé par les Oromo, parallèlement au système d’Etat. « Il régit les activités politiques, économiques, sociales et religieuses de la communauté, et intervient dans la résolution des conflits, la réparation et la protection des droits des femmes », précise l’Unesco.

  • La fête des fallas valenciennes

En Espagne, cette tradition célébrant l’arrivée du printemps est suivie par les communautés valenciennes. « La falla est une construction composée de figurines caricaturales, que les artistes et artisans locaux créent en s’inspirant de l’actualité sociale. Erigées sur les places de la ville, les fallas sont réduites en cendres à la fin de la fête, qui se déroule du 14 au 19 mars. »