Stripe confirme son statut de nouvelle pépite de la « FinTech », ces start-up qui veulent révolutionner l’industrie financière. Fondée en 2010 par les frères Patrick et John Collison, respectivement âgés de 28 ans et de 26 ans, la jeune pousse de San Francisco a officialisé, vendredi 25 novembre, une nouvelle levée de fonds. L’opération, d’un montant de 150 millions de dollars (141 millions d’euros), la valorise 9,2 milliards de dollars (8,7 milliards d’euros), contre à peine 5 milliards en juin 2015.

La promesse de l’entreprise ? Elle propose à ses clients d’intégrer très facilement des options de paiement sur leur site Internet ou leur application mobile. Il leur suffit pour cela d’ajouter quelques lignes de code informatique. La plate-forme est aussi compatible avec Apple Pay, Android Pay et Alipay, le système de paiement du géant chinois Alibaba. Pour les entreprises ou les développeurs, cela signifie un important gain de temps par rapport aux acteurs traditionnels.

« Les opportunités sont immenses »

A ses débuts, Stripe a d’abord été plébiscité par d’autres start-up. Parmi ses utilisateurs : Lyft, le principal rival américain d’Uber, la plate-forme de financement participatif Kickstarter ou encore le service de réservation de restaurants Opentable. Depuis, le cercle s’est élargi à Facebook, Twitter ou encore Salesforce. « Cette année, un nombre important de très grosses sociétés ont basculé sur Stripe », renchérit Will Gaybrick, son directeur financier, qui citent notamment les géants américains de la distribution Macy’s et Target.

La société, qui se rémunère en prélevant une commission sur chaque transaction, espère bien tirer profit de la croissance du e-commerce. « Les opportunités sont immenses : seulement 5 % des achats dans le monde sont aujourd’hui effectués en ligne », souligne M. Gaybrick. Pas encore cotée en Bourse, Stripe ne publie aucune donnée financière, mais assure connaître une forte croissance. Selon le Wall Street Journal, son volume de transaction approcherait de celui de Square, dont les lecteurs de carte pour smartphone et tablette ont facilité 36 milliards de dollars d’achats sur les neuf premiers mois de l’année.

Acquisitions

Stripe doit affronter la concurrence de Braintree, une start-up américaine rachetée en 2013 par PayPal, le géant du paiement en ligne, ou encore de la société néerlandaise Adyen, qui compte Uber, Airbnb, Netflix et Spotify comme clients. Face à ses rivaux, Stripe veut accélérer. « 2017 sera l’année de l’offensive », indique M. Gaybrick. L’entreprise californienne entend mener des acquisitions et se lancer dans de nouveaux pays. Elle est officiellement disponible dans 25 pays, dont la France depuis le mois de juin.

Stripe mise aussi sur le développement de services annexes, à l’image de la stratégie suivie par Square. En février, elle a lancé Atlas, une plate-forme permettant à un entrepreneur étranger de faciliter la création d’une société aux Etats-Unis. Cet été, elle a ouvert à l’ensemble de ses utilisateurs sa plate-forme Connect, notamment utilisée par Lyft pour payer ses chauffeurs. Pour Stripe, ces services sont un moyen de fidéliser ses clients, en leur proposant un ensemble de solutions. Mais aussi de soutenir ses marges, traditionnellement faibles sur le paiement en ligne.