Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI. | REUTERS/© Christian Hartmann / Reuters

Après la victoire de François Fillon à la primaire de la droite, dimanche 27 novembre, les centristes cherchent à trouver un terrain d’entente avec le nouvel homme fort des Républicains (LR). Mais cette démarche donne le sentiment de se faire en ordre dispersé.

Le président de l’Union des démocrates indépendants (UDI), Jean-Christophe Lagarde, qui soutenait Alain Juppé pour la primaire de la droite, a ainsi rencontré, mercredi 30 novembre, M. Fillon. Le bureau exécutif de l’UDI lui avait donné, mardi, mandat pour chercher un accord sur « un projet législatif et de gouvernance commun ».

Mais, dans le même temps, le Nouveau Centre, présidé par Hervé Morin, président de la région Normandie, et les « Bâtisseurs » de l’UDI, regroupés autour de Maurice Leroy, député de Loir-et-Cher, qui avaient apporté leur soutien à M. Fillon dès l’entre-deux-tours de la primaire, ont annoncé mardi leur intention de réunir un congrès extraordinaire pour créer une nouvelle force politique et « rebâtir un centre fort, audible et uni » derrière le candidat de la droite.

M. Lagarde a été reçu par M. Fillon pendant un peu plus d’une heure.

« François Fillon m’a réitéré son souhait de pouvoir rassembler le centre derrière sa candidature. […] Je lui ai indiqué qu’il fallait qu’on prévoie une méthode de travail pour pouvoir regarder le projet, le préciser, l’amplifier sur certains sujets. »

Le dirigeant centriste a cité l’Europe, l’emploi, la réforme des retraites, la protection sociale et l’environnement, ainsi que la réforme des retraites, pour lesquelles l’UDI voudrait notamment introduire l’idée d’une mise en place progressive d’un système par points.

« La question est de savoir comment on gagne la présidentielle »

« Nous ne demandons pas aux Républicains de se renier et François Fillon ne nous le demande pas non plus », a précisé Jean-Christophe Lagarde, selon qui des divergences pourront subsister même en cas d’accord.

Selon le dirigeant centriste, la suppression de 500 000 postes de fonctionnaires en cinq ans, un des points les plus controversés du projet de François Fillon, n’a pas été abordée. « Mais il faudra là aussi regarder comment, en pratique, il considère que cela pourrait se faire, a-t-il dit. On ne voit pas comment le réaliser (…). Et en même temps il y a des domaines (…) où on a besoin d’accroître notre effort. »

Il a assuré que la question des investitures pour les législatives de juin 2017 et celle des postes qui pourraient être confiés à l’UDI au gouvernement en cas de victoire de François Fillon, en mai, n’avaient pas non plus été abordées.

Les investitures seront « évidemment » discutées à un moment donné. « Mais nous sommes convenus que nous traiterons cela ultérieurement, a dit le président de l’UDI. La question est d’abord de savoir comment on gagne la présidentielle. »

Quant à la répartition des portefeuilles, « cela viendra dans le cadre des discussions sur les équilibres au sein d’une majorité mais il ne peut pas y avoir d’équilibre pour les postes s’il n’y a pas d’équilibre sur les idées », a-t-il ajouté.

Des représentants des deux partis discuteront ces deux prochaines semaines des thèmes mis sur la table. Une délégation politique de l’UDI rencontrera ensuite M. Fillon pour faire le point. Selon M. Lagarde, cependant, aucune date butoir n’a été fixée.

De son côté, pour justifier l’idée de la création d’une nouvelle force politique au centre derrière M. Fillon, M. Morin a fait valoir, sur LCI, que l’« on n’a pas vocation à rentrer dans un gouvernement pour en sortir deux ans plus tard pour des raisons de stratégie politique ».