Le chauffard ivre et sans permis qui avait tué deux policiers en février 2013, en percutant leur voiture sur le périphérique parisien lors d’une course-poursuite, a été condamné mercredi 30 novembre à douze ans de prison par la cour d’assises de Paris. L’avocat général, Julien Eyraud, avait requis une peine de dix-sept ans de réclusion criminelle assortie d’une période de sûreté des deux tiers.

Malaminne Traoré, 25 ans, comparaissait pour « violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner », un crime passible de vingt ans de réclusion criminelle. Multirécidiviste, l’accusé totalise dix condamnations, dont sept pour conduites sans permis, souvent en état d’ivresse.

« L’acte d’une personnalité qui n’a pas accès à la culpabilité »

« La violence manifestée » par l’accusé est « la macabre consécration d’un comportement asocial », avait dénoncé le représentant du ministère public lors de l’audience : « C’est l’acte d’une personnalité qui n’a pas accès à la culpabilité. »

« Si mes réquisitions sont aussi lourdes, presque inhabituelles, c’est aussi parce que les victimes sont des policiers qui sont là pour nous protéger », avait justifié l’avocat général, parlant de « faits gravissimes, d’un drame absolu ». « La République leur doit aussi une certaine protection et votre décision aura aussi du sens pour cela », avait-il expliqué.

Le 21 février 2013, Boris Voelckel, 32 ans, et Cyril Genest, 40 ans, tous deux policiers au sein de la brigade anticriminalité nord-parisienne, ont été tués quand leur voiture a été percutée près de la porte de la Chapelle par ce 4 × 4 qui avait été pris en chasse par la police. Le véhicule des policiers avait pris position devant celui du fuyard pour ralentir la circulation et le bloquer. Un troisième policier, Frédéric Kremer, a été grièvement blessé dans l’accident.