Lors de son premier déplacement depuis sa victoire à la primaire de la droite, dans son fief de la Sarthe, François Fillon a plaidé jeudi 1er décembre pour « reprendre les privatisations » et pour que « l’Etat reprenne des capitaux immobilisés dans des entreprises commerciales où il a gardé des participations », comme chez Renault.

Il a estimé que ces mesures concernaient les entreprises où, pour l’Etat, « cela ne sert strictement à rien » de détenir des participations en terme d’influence sur la stratégie de l’entreprise, lors d’une rencontre avec des élus à la mairie de Chantenay-Villedieu.

Il faut « qu’on reprenne ce processus, qu’on récupère cet argent et qu’on investisse dans les infrastructures », a-t-il encore dit, reçu dans la mairie de cette commune de 874 habitants.

M. Fillon avait déjà déclaré qu’il était « pour la reprise des privatisations », le 7 novembre dans les salons du Procope à Paris où il était invité par l’Institut Thomas More. Il avait appelé à un « grand » désengagement de l’État dans l’économie, tout en dénonçant par ailleurs la place grandissante des « fonds de pensions américains et du Qatar » dans l’économie française.

Très haut débit

Alors que plusieurs élus locaux lui exprimaient le besoin de raccorder les communes rurales au très haut débit, M. Fillon a répondu :

« On peut faire beaucoup d’économies, y compris sur l’emploi public, en investissant massivement dans les technologies, les procédures numériques, dans de nouvelles façons de concevoir le travail. C’est ce qu’ont fait des entreprises, c’est ce qu’ont plus de mal à faire les organisations publiques »

Et d’ajouter :

« Je veux passer avec les collectivités locales des contrats de cinq ans, dès le début du quinquennat. On met tout : les économies qu’on va continuer à vous demander, la baisse des normes et des contraintes administratives qui pèsent, les charges insupportables »

« Je ne veux plus que l’Etat et les préfets aient leur mot à dire sur l’organisation du territoire, fassent des cartes de communautés de communes absurdes », a-t-il demandé.

La Sarthe, longtemps terre d’élection de M. Fillon, a voté à plus de 87% pour lui au second tour de la primaire.