Une crèche de Noël le 23 décembre 2010 au Royaume-Uni. | © Phil Noble / Reuters / REUTERS

Le tribunal administratif de Lille a annulé, jeudi 1er décembre, la décision d’installer une crèche de Noël dans le hall de la mairie d’Hénin-Beaumont, dirigée par le Front national. La ville avait pris cette décision le 1er décembre 2015.

L’élu municipal d’opposition communiste, David Noël, avait saisi le tribunal dès le 3 décembre 2015, mais l’affaire n’a été examinée qu’après la décision du Conseil d’Etat sur cette thématique, le 9 novembre.

La plus haute autorité administrative avait jugé que « dans les bâtiments publics, sièges d’une collectivité publique ou d’un service public, une crèche de Noël ne peut pas être installée, sauf si des circonstances particulières montrent que cette installation présente un caractère culturel, artistique ou festif ».

Méconnaissance du « principe de neutralité »

A Hénin-Beaumont, l’installation de la crèche « a méconnu le principe de neutralité des personnes publiques », a estimé jeudi le juge lillois dans sa décision.

« Il ne ressort pas des pièces du dossier que ladite crèche, composée de sujets sans valeur historique ou artistique particulière, ait revêtu le caractère d’une exposition d’œuvres d’art », est-il aussi expliqué.
En outre, « il n’est pas établi que cette installation s’enracine dans une tradition locale préexistante ou qu’elle puisse être considérée comme une extension du marché de Noël qui se tient à l’extérieur du bâtiment et sans proximité immédiate avec celui-ci ».

La ville va faire appel

« Le marché de Noël se trouvait en bas des marches du perron de l’hôtel de ville, donc à proximité immédiate de la crèche », a réagi, jeudi, Bruno Bilde, adjoint aux relations publiques au maire d’Hénin-Beaumont. Il a précisé que la ville allait faire appel de la décision.

Cette année, « à cause du plan Vigipirate, nous avons déplacé le marché de Noël sur une autre place et y avons installé la crèche. Mais l’an prochain, sans Vigipirate nous referons la même configuration qu’en 2015, même si ça ne plaît pas à certains gauchistes », a-t-il prévenu.

« Il y avait une intention prosélyte manifeste, a assuré de son côté David Noël. Lorsque M. Briois [maire d’Hénin-Beaumont] et M. Ménard [maire de Béziers, proche du FN] installent des crèches, ils ne le font pas pour faire plaisir aux petits enfants, ils le font par provocation, pour montrer qu’ici on est en France, un pays aux racines chrétiennes, et [que l’on] combat le grand remplacement arabo-musulman”. »