Websérie sur Arte Créative et Studio +

IRQB ? (10/10) - Surgissez à l'improviste
Durée : 11:55

Bertrand, génération Y, en « couple-cocooning » depuis cinq ans avec Magalie, se voit imposer un « break ». Sommé de quitter l’appartement, il se retrouve ­inopinément chez le voisin du dessus, Gus (tave), où il va découvrir un drôle d’arsenal.

Soi-disant ancien militaire, le Gus en question a piraté les caméras de ­surveillance de l’immeuble et, surtout, la webcam présente sur l’ordinateur de chacun de ses voisins. Ce qui lui permet d’« observer » en continu (il n’aime pas trop les mots « épier » ou « espionner »), sur l’écran géant de son petit studio, le quotidien de chacun et chacune alors qu’ils se croient seuls.

De sept à dix minutes

Voilà une aubaine pour Bertrand, qui, s’installant chez Gus, va confronter ce que Magalie lui raconte au téléphone à ce qu’il la voit faire dans son salon. Une surveillance bien utile pour lui alors qu’elle vient de prendre un colo­cataire, blond tendance surfeur : il ne faudrait pas que la coloc vire au ­concubinage… Après tout, ­Magalie et lui ne sont qu’en mode « réflexion », pas séparation, explique-t-il à Gus. La preuve, irréfutable : ils sont toujours « en couple » sur ­Facebook…

Avec un humour potache et une belle tendresse pour ses personnages, la websérie Il revient quand Bertrand ? joue des codes de la technologie numérique comme de ceux de la comédie romantique. Pour mieux se jouer de son jeune spectateur geek, que la série place en position de voyeur tout autant que de ­critique des manipulations que permettent Facebook et tous nos écrans.

IRQB ? (2/10) - Quand tu es proche, feins l’éloignement
Durée : 09:11

Alors qu’Il revient quand Bertrand ? peut être visionnée sur le site inventif et gratuit Arte Creative, il faudra, après un mois ­d’essai, s’abonner à la toute ­nouvelle application Studio +, disponible sur smartphone ou tablette, pour découvrir les webséries de format court que le groupe Vivendi entend y lancer chaque semaine, en « explorant toutes les thématiques et tous les genres ».

T.A.N.K., première à faire son apparition sur Studio +, a remporté le Prix de la meilleure websérie ainsi que celui de la meilleure réalisation, toutes catégories confondues, lors du Festival 2016 de la fiction de La Rochelle. « Pas de temps mort » : tel est le premier diktat auquel doit répondre ce type de séries courtes (de sept à dix minutes) et payantes ; ce à quoi se conforme T.A.N.K., qui prend la forme frénétique d’une course-poursuite, une sorte de western sur quatre roues, de road-movie endiablé.

T.A.N.K, sorte de western sur quatre roues | Studio+

Les férus de séries et de cinéma souriront des références à Tarantino ou à Breaking Bad (entre autres) ; les autres riront face à la prestation du personnage prin­cipal, Alexandre (Alban Lenoir), excellent pour le sens du burlesque avec lequel il sert le scénario.

L’histoire ? Alexandre, qui vient de s’évader de prison, veut aller récupérer à l’autre bout du pays le butin de son dernier braquage, puis s’évanouir dans la nature. Pour semer la police lancée à ses trousses sur les pistes d’un superbe désert rouge, il va s’emparer, dans une miséreuse station-service, d’une puissante Mercury. Or cette belle voiture est chargée de cocaïne. Ce qui fera un poursuivant de plus à ­semer…

ll revient quand, Bertrand ?, websérie écrite par Hélène Lombard et Julien Sibony, d’après une idée originale de Camille Duvelleroy, Méline Engerbeau et Hélène Lombard. Avec Bertrand Usclat, Vincent Debost, Louise Coldefy (Fr., 2016, 10 x 10 min). Sur le site Arte Créative.

T.A.N.K., websérie écrite par Tristan Schulmann et Samuel Bodin, d’après une idée originale de Raphaël Rocher. Avec Alban Lenoir, Zita Hanrot, Renaud Rutten (France, 2016, 10 x 7 minutes). Sur l’application payante Studio +.