Le FSB affirme que les « centres de commandement » et les serveurs nécessaires à la réalisation de cette attaque appartiennent à l’hébergeur Internet ukrainien BlazingFast. | © SERGUEÏ KARPUKHIN / REUTERS

C’est un peu le monde à l’envers. Au moment où Berlin et Paris disent redouter des cyberattaques de l’étranger, à l’approche de scrutins majeurs, le FSB (les services secrets russes) mettent en garde contre le risque d’une cyberattaque contre la Russie.

« Le FSB a reçu des informations concernant la préparation par des services secrets étrangers d’une cyberattaque d’envergure pour déstabiliser à partir du 5 décembre 2016 le système financier russe, en particulier les activités de plusieurs grandes banques russes », déclare le FSB dans un communiqué publié sur son site.

Les « centres de commandement » et les serveurs nécessaires à la réalisation d’une telle attaque appartiennent à l’hébergeur Internet ukrainien BlazingFast, affirme encore le FSB.

Selon les services secrets russes, les responsables de cette cyberattaque vont notamment « envoyer en masse des SMS et publier des messages provocants sur les réseaux sociaux et sur les blogs à propos d’une crise du système financier russe » aux habitants de plusieurs dizaines de villes russes. Le FSB a déclaré mener des « actions » pour enrayer cette cyberattaque.

De son côté, le directeur de BlazingFast, Anton Onopriïtchouk, a démenti toute implication dans des cyberattaques, soulignant que sa société fournissait « des services pour se protéger [de cyberattaques], pas pour mener des attaques ».

Kiev et Moscou s’accusent régulièrement de tentatives de déstabilisation, alors que les tensions entre les deux pays sont toujours au plus haut, plus de deux ans après l’annexion de la Crimée par la Russie.

Multiples attaques

Cette annonce survient alors que les accusations de cyberattaques se multiplient entre les pays occidentaux et la Russie. Mardi, le patron des services secrets extérieurs allemands a mis en garde contre une multiplication des piratages informatiques en provenance notamment de Russie.

De nombreux experts et responsables politiques américains avaient auparavant accusé la Russie d’être derrière les piratages d’organisations politiques comme le Parti démocrate.