Le bureau du Haut commissariat des Nations unies (ONU) pour les droits de l’homme en Colombie s’est déclaré « préoccupé » vendredi 2 décembre par l’augmentation des violences contre des leaders communautaires et défenseurs des droits.

« Au 30 novembre de cette année, le bureau a vérifié, avec différentes sources sur le terrain, 35 attentats ainsi que 52 homicides de leaders défenseurs des droits de l’homme (…), et cinq autres cas d’homicides sont en cours d’analyse », a précisé l’agence dans un communiqué, en soulignant la hausse de la criminalité dans des régions jusque-là contrôlées par les Farc.

Déplorant « une violence persistante contre les défenseurs des droits de l’homme dans le pays, en particulier dans les zones rurales », le bureau de l’ONU a précisé que « 13 des 57 homicides » ont été commis depuis la signature le 26 septembre d’un premier accord de paix avec cette guérilla, accord révisé après son rejet par référendum et signé une nouvelle fois le 24 novembre.

Sept de ces meurtres récents ont été commis dans des zones auparavant contrôlées par les guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), qui s’en retirent pour préparer leur transfert vers 27 zones du pays où ils déposeront les armes sous la supervision de l’ONU.

Le retrait des Farc a créé une nouvelle dynamique de violence

Les Farc laissent « un vide dans des fiefs historiques où elles imposaient un ordre », où l’Etat est absent et où prédominent « les économies illégales de plantations illicites et de mines clandestines ». Ce vide « a favorisé l’apparition et l’expansion de tout type de criminalité, dont l’entrée d’autres groupes armés hors la loi, qui se disputent le contrôle de ces économies », a ajouté le Bureau de l’ONU. Il a souligné que cette « dynamique de violence » n’affecte pas que les défenseurs des droits de l’homme, « mais aussi la population en général ».

Les Farc ont signé un accord pour mettre fin à un conflit armé de plus d’un demi-siècle qui, au fil des décennies, a impliqué une trentaine de guérillas, des milices paramilitaires et l’armée, faisant au moins 260 000 morts, plus de 60 000 disparus et 6,9 millions de déplacés. Vendredi, ils ont commencé à « détruire des matériaux explosifs » et attendent « les premières libérations de rebelles », a déclaré Ivan Marquez, chef de la délégation des Farc aux négociations de paix.

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Parallèlement, le gouvernement tente aussi de négocier la paix avec la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN, guévariste), la dernière encore active, et a lancé une offensive contre les gangs criminels, formés souvent d’anciens paramilitaires démobilisés il y a une dizaine d’années.