Le président philippin Rodrigo Duterte a affirmé samedi 2 décembre que Donald Trump l’avait encouragé dans sa guerre contre la drogue en lui disant qu’il appliquait « la bonne méthode ». Il a téléphoné vendredi au président élu américain pour le féliciter de sa victoire à l’élection présidentielle.

« Il a été tout à fait sensible à nos problèmes avec la drogue. Et il m’a souhaité de réussir... dans ma campagne de lutte, et il a dit que... nous la menons en tant que nation souveraine, avec la bonne méthode. »

Depuis l’entrée en fonction du président philippin en juin, la politique de répression controversée qu’il mène dans son pays a fait 4 800 morts, soit une trentaine de morts par jour.

Cette prise de position supposée de M. Trump va a priori à l’encontre de celle du président démocrate Barack Obama, qui avait exprimé ses préoccupations quant à la violence de cette campagne de lutte contre la drogue.

« Une bonne relation » avec le « très vivant » Donald Trump

M. Duterte, 71 ans, a été élu en mai au terme d’une campagne populiste au cours de laquelle il avait promis de tuer des milliers de criminels pour éradiquer le trafic de drogue. Il a appelé la police et même les civils à tuer les consommateurs de drogue. Le président philippin a même affirmé qu’il serait « heureux de massacrer » pour cela des millions de drogués. Il avait soulevé l’indignation en faisant un parallèle entre sa campagne contre le crime et l’extermination de six millions de Juifs par Adolf Hitler, avant de présenter ses excuses.

En octobre, M. Duterte avait réclamé une « séparation » avec Washington, puis avait fait machine arrière en déclarant qu’il ne voulait pas torpiller une alliance vieille de 70 ans. Samedi, il a affirmé qu’il avait le sentiment d’avoir « une bonne relation » avec le « très vivant » M. Trump.

Une vidéo diffusée par le cabinet de M. Duterte le montre au téléphone avec M. Trump, lui disant qu’il « sera un bon président pour les Etats-Unis ».

Le cabinet du président américain élu a publié un bref communiqué à l’issue de cette conversation, signalant seulement que M. Duterte avait félicité M. Trump et qu’ils avaient convenu de travailler en étroite collaboration.