Datant de 2013, une photo d’un avion United Airlines au décollage de l’aéroport de Newark. L’enquête fédérale concernait la ligne aérienne entre Newark et la Caroline du Sud. | Julio Cortez / AP

La compagnie aérienne américaine United Airlines va payer 2,4 millions de dollars pour mettre fin à une enquête ouverte après qu’elle a opéré une ligne aérienne pour le bénéfice d’un responsable de l’aéroport de Newark, a rapporté vendredi 2 décembre le gendarme boursier américain (SEC).

Cette affaire avait entraîné en septembre 2015 la démission du PDG d’United Airlines (UAL) à l’époque, Jeffrey Smisek. UAL était accusée d’avoir rouvert une ligne aérienne entre Newark et la Caroline du Sud, où se rendait fréquemment David Samson, l’ancien patron de l’Autorité portuaire de New York et du New Jersey, qui gère les aéroports de la région de New York, comme JFK, La Guardia et Newark. M. Samson a quitté son poste en 2014.

Selon la SEC, cette liaison ne dégageait pas de bénéfices et avait été fermée par la compagnie qui l’opérait, Continental, avant sa fusion avec United Airlines. En dépit d’une étude de marché montrant qu’elle ne pouvait être rentable, UAL l’avait reprise.

David Samson a plaidé coupable

« Les responsables d’United craignaient que l’influence de Samson puisse menacer leurs intérêts avec l’Autorité portuaire, notamment l’approbation d’un nouveau hangar à l’aéroport de Newark », détaille la SEC dans un communiqué.

La liaison aérienne avait encore perdu 945 000 dollars avant d’être de nouveau fermée, au moment de la démission de M. Samson.

« United a maintenu une route non rentable dans le seul but de s’attirer les faveurs d’un fonctionnaire public et n’a pas satisfait à ses obligations de l’indiquer dans ses comptes et de justifier les raisons de le faire ainsi que les conséquences financières », a affirmé Andrew Calamari, directeur du bureau de la SEC à New York, cité dans le communiqué.

M. Samson a lui-même déjà plaidé coupable et United a acquitté 2,25 millions de dollars pour échapper aux poursuites dans le volet pénal de l’enquête. M. Smisek avait démissionné, sans en préciser les raisons, après la révélation de l’affaire.