Emmanuel Macron, le 2 novembre 2016, à Deauville. | CHARLY TRIBALLEAU / AFP

La décision, « très digne et courageuse », de François Hollande de ne pas briguer de second mandat ne rebat pas les cartes de la primaire de la gauche, estime dans un entretien au Journal du dimanche du 4 décembre, son ancien ministre de l’économie, Emmanuel Macron. Le fondateur du mouvement « En marche ! » y réaffirme ainsi son intention de se présenter à la présidentielle de 2017 sans en passer par cette consultation.

Alors que le premier secrétaire du parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, l’a appelé à participer à ce processus de désignation pour que la gauche lance un seul candidat dans la course à l’Elysée, M. Macron se montre très critique à l’égard de cette démarche.

« Vont probablement s’opposer [lors de la primaire] un futur ex-premier ministre [Manuel Valls] et des ministres qu’il a exclus du gouvernement parce qu’ils ne partageaient pas sa vision. Et on veut nous faire croire que la primaire leur permettrait demain, si l’un d’entre eux devenait président de la République, de gouverner ensemble pendant cinq ans ? Soyons sérieux, cette primaire va juste scénariser un déchirement autour du bilan du quinquennat. »

« Compromis d’appareil »

L’ancien ministre de François Hollande fustige également la primaire de la droite et du centre, qui vient de sacrer François Fillon. « C’est un succès en trompe-l’œil », résume-t-il.

« Les progressistes de droite et du centre, tous ceux qui ont voté pour Nathalie Kosciusko-Morizet ou Alain Juppé, ne peuvent pas se retrouver dans le programme de François Fillon. François Fillon aura une majorité parlementaire hétérogène et aura du mal tout comme François Hollande avec ses frondeurs à mettre en œuvre son programme. »

« La primaire construit des compromis d’appareil mais ne permet pas d’installer une cohérence programmatique », conclut Emmanuel Macron.

L’ex-ministre de François Hollande est par ailleurs très critique du programme de François Fillon. La droite « propose de faire les réformes économiques de la Grande-Bretagne des années 1980 et de revenir à la France d’avant Giscard d’un point de vue social », dit-il dans le JDD.