La centrale nucléaire du Tricastin, à Pierrelatte. | PHILIPPE DESMAZES / AFP

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a donné, lundi 5 décembre, son feu vert au redémarrage de 8 des 12 réacteurs nucléaires français concernés par des anomalies de fabrication. « On considère que le redémarrage des réacteurs concernés par des excès de carbone des générateurs de vapeur peut-être envisagé, moyennant un certain nombre de vérifications, réacteur par réacteur », a précisé le président de l’ASN, Pierre-Franck Chevet.

En juin, l’ASN avait demandé à EDF de mener des essais sur les générateurs de vapeur équipant 18 réacteurs, potentiellement affectés par le même défaut que celui touchant le couvercle et la cuve de l’EPR en construction à Flamanville (Manche), découvert au printemps 2015. Douze centrales avaient alors été mises à l’arrêt. Six de ces réacteurs avaient été construits à l’usine d’Areva au Creusot (Saône-et-Loire), et une douzaine par le forgeron japonais JCFC.

« Les six générateurs de vapeur forgés par le Creusot, après contrôle, ont été considérés comme ne posant pas de problème en termes de sûreté », a rappelé Pierre-Franck Chevet. Ces six réacteurs ont déjà redémarré. « Par contre, la question s’est focalisée, notamment depuis la rentrée, sur les 12 fabriqués pour partie par JCFC », ajoute le patron de l’ASN. Sur ces douze, « quatre réacteurs doivent encore être contrôlés. Leur arrêt est attendu et on ne peut bien évidemment pas encore se prononcer », précise le président de l’ASN.

Un hiver « délicat »

Selon les indications fournies par EDF à RTE, sa filiale en charge des lignes à haute tension françaises, les réacteurs d’ores et déjà contrôlés – Civaux 2, Bugey 4, Dampierre 3, Gravelines 2 et Tricastin 1, 3 et 4 – doivent redémarrer le 31 décembre. EDF a prévu d’arrêter les quatre autres réacteurs qui doivent être contrôlés d’ici à la mi-janvier (Civaux 1, Gravelines 4, Fessenheim 1 et Tricastin 2).

Ces contrôles exigés par l’Autorité de sûreté nucléaire ont contraint le groupe à revoir à la baisse ses prévisions annuelles le 3 novembre, pour la deuxième fois en quelques semaines. RTE, de son côté, a prévenu début novembre que la sécurité d’approvisionnement électrique de l’hiver 2016-2017 en France s’annonçait « plus délicate » à assurer que lors des hivers précédents en raison d’une disponibilité « historiquement basse » du parc nucléaire.