En Afghanistan, où les forces gouvernementales combattent l’insurrection des talibans, 1,8 million de personnes, majoritairement des enfants, devront être traitées l’an prochain pour malnutrition aiguë. | © Mohammad Ismail / Reuters / REUTERS

L’Organisation des Nations unies (ONU) a demandé lundi 5 décembre la somme record de 22,2 milliards de dollars (20,9 milliards d’euros) pour venir en aide, en 2017, à près de 93 millions de personnes affectées par les conflits et les catastrophes naturelles dans le monde. Les deux tiers de ces personnes sont en Afrique.

Il s’agit du « montant le plus élevé jamais demandé », a souligné en conférence de presse Stephen O’Brien, patron des opérations humanitaires de l’ONU, en conférence de presse. « C’est le reflet d’un état des besoins humanitaires jamais vu depuis la seconde guerre mondiale », a-t-il ajouté, précisant que plus de 80 % des besoins étaient liés à des conflits créés par l’homme.

Plus de la moitié de ce montant sera utilisé pour financer les programmes humanitaires en Syrie, au Yémen, en Irak et au Soudan du Sud, a déclaré le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), qui travaille dans 33 pays. Les appels de fonds ne cessent d’augmenter depuis plusieurs années, et la somme réclamée par l’ONU pour 2017 représente près de trois fois celle de 2011 (7,9 milliards de dollars).

Plusieurs des Etats dans lesquels travaille l’OCHA, comme l’Afghanistan, le Burundi, la République démocratique du Congo ou la Somalie, demandent presque chaque année depuis vingt-cinq ans des aides d’urgence, et pour certains la situation devrait encore s’aggraver en 2017.

Pour 2016, l’ONU avait demandé 20,1 milliards de dollars, montant revu par la suite à la hausse, à 22,1 milliards. Mais, à la date du 30 novembre, faute de donations suffisantes, cet appel n’était financé qu’à 51 %.

Syrie, Afghanistan, Burundi

En Syrie, où 13,5 millions d’habitants ont besoin d’aide, les besoins humanitaires devraient selon l’ONU « croître de façon exponentielle » si aucune solution politique n’est trouvée.

En Afghanistan, où les forces gouvernementales combattent l’insurrection des talibans, 1,8 million de personnes, majoritairement des enfants, devront être traitées l’an prochain pour malnutrition aiguë.

La crise politique au Burundi verra le nombre de personnes ayant besoin d’une aide d’urgence tripler pour atteindre environ 3 millions, prévoit encore l’OCHA.