La décision – attendue – de Matteo Renzi de quitter ses fonctions de président du Conseil après la victoire du « non » au référendum sur la réforme constitutionnelle en Italie ouvre une période d’incertitude politique dans le pays. Le chef du gouvernement va remettre, lundi 5 décembre, sa démission au président de la République Sergio Mattarella. Plusieurs possibilités s’offrent à ce dernier. Tour d’horizon.

  • Matteo Renzi reste au pouvoir

Matteo Renzi va remettre sa démission après un ultime conseil des ministres. Mais, Sergio Mattarella peut aussitôt demander au président du Conseil sortant de former un nouveau gouvernement. Celui-ci pourrait théoriquement obtenir la confiance du Parlement, soit avec sa majorité actuelle, soit avec une nouvelle majorité qui intégrerait le parti Forza Italia de Silvio Berlusconi (centre droit), comme ce dernier l’avait évoqué ces derniers jours. Mais dans son allocution faite après l’annonce de la victoire du « non », Matteo Renzi semble avoir exclu une telle hypothèse : « Mon expérience de chef de gouvernement s’arrête là. »

  • La nomination d’un gouvernement technique

C’est le scénario le plus probable. M. Mattarella nomme un chef de gouvernement ayant au préalable reçu le soutien de la majorité actuelle ou d’une nouvelle majorité élargie. Plusieurs noms circulent déjà : l’actuel ministre des finances, Pier Carlo Padoan, ou le président du Sénat, Pietro Grasso.

Cet exécutif devrait être chargé de faire adopter le budget 2017 au Parlement, et de modifier la loi électorale, avant d’éventuelles législatives anticipées. Il pourrait aussi décider de durer jusqu’à la fin de l’actuelle législature, en février 2018, au grand dam de certaines forces politiques, dont le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, populiste), qui ont appelé à des élections au plus vite.

  • La dissolution immédiate du Parlement

C’est un scénario possible, mais hautement improbable : une récente réforme électorale offre une forte prime majoritaire pour la Chambre des députés, tandis que l’échec de la réforme constitutionnelle du Sénat y maintient le système proportionnel, rendant les deux chambres inconciliables et une majorité parlementaire quasi impossible.

Le M5S, donné gagnant dans les sondages en cas de scrutin majoritaire, souhaite aller aux urnes le plus vite possible, en réformant si nécessaire la loi électorale au Sénat pour l’aligner davantage sur celle de la Chambre des députés. Mais la plupart des autres forces politiques, majoritaires au Parlement, s’y refusent, pour éviter précisément une victoire du mouvement de Beppe Grillo. Elles préconisent plutôt de réformer la loi électorale à la Chambre des députés, dans un sens plus proportionnel.