La créativité n’est pas importante seulement sur le terrain. Il en faut aussi aux joueurs et aux clubs pour établir leurs contrats et obtenir des clauses tellement avantageuses que certaines confinent à l’absurde. En matière de rémunération, tout est possible. C’est en tout cas ce que révèlent les documents de l’enquête Football Leaks. Petit tour d’horizon des clauses les plus folles.

Hugo Lloris avec Tottenham. | Jason Cairnduff / REUTERS

  • Plus de 4 000 euros pour Hugo Lloris s’il perd

Le discret portier de Tottenham et de l’équipe de France sait garder ses intérêts. Ainsi, le Niçois a obtenu une clause avec son club anglais qui dispose qu’en cas de défaite ou de match nul, il toucherait malgré tout une prime de 3 500 livres sterling (4 150 euros). En cas de victoire, le Français touche le double.

Sergio Aguero porte les couleurs de Manchester City. | Carl Recine / Reuters

  • Sergio Aguero fait gagner de l’argent à l’Atletico Madrid quand il marque… pour City

L’ancien club de l’attaquant argentin a eu du mal à se remettre de son départ en 2011 pour Manchester City. Quoi de mieux qu’une compensation financière en cas de peine de cœur ? Rien, à en croire la clause du contrat d’Aguero qui spécifie que les Colchoneros touchent 250 000 euros tous les cinq buts marqués par le joueur avec le maillot des Citizens.

Thibaut Courtois, gardien de Chelsea. | Hannah McKay / REUTERS

  • Thibaut Courtois, des millions pour jouer contre son équipe

Lors de la saison 2013-2014, le gardien belge était prêté par Chelsea à l’Atlético Madrid. Son contrat mentionnait que si les deux équipes se rencontraient, les espagnols devaient verser aux Blues 500 000 euros pour un match de poule ; 2 millions pour un quart de finale ; 3 millions pour la demi-finale ; et 4 millions pour la finale. Problème : les deux équipes se sont affrontées en demi-finales en 2014. Las ! Le club londonien ne verra jamais ses millions, à cause de l’UEFA, qui a estimé que cette clause était « nulle et inapplicable ». Le sport a parfois une morale : sur le terrain, l’Atlético se qualifiera pour la finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes, notamment grâce à une magnifique parade du Belge.

Ezequiel Lavezzi porte les couleurs du Hebei China Fortune Football Club. | STR / AFP

  • Ezequiel Lavezzi, 53 euros par minute

Ah, Lavezzi ! ses débordements et ses centres dans les gradins… « El Pocho » a laissé un souvenir impérissable au Parc des Princes avant d’embarquer pour la Chine et le bien nommé club du Hebei China Fortune Football Club. Difficile de résister à la tentation de l’Orient : l’Argentin touche en effet 52,7 millions d’euros pour vingt-trois mois. Soit, selon le calcul de l’hebdomadaire italien L’Espresso, 76 288 euros par jour ; 3 180 euros par heure et 53 euros par minute. Ça fait cher le centre raté.

Mario Balotelli, lorsqu’il jouait à Liverpool. | © Reuters Staff / Reuters / REUTERS

  • Balotelli, plus de 1 million d’euros pour ne pas cracher sur ses adversaires

Un million de livres, soit 1,194 million d’euros, pour se comporter correctement : voilà le bonus inclus dans le contrat de l’Italien Mario Balotelli lorsqu’il évoluait à Liverpool.

Balotelli, actuellement à Nice et qui n’a joué qu’une seule saison à Liverpool (2014-2015), percevait en plus un salaire de 85 000 livres par semaine (4,25 millions par an) ainsi qu’un autre bonus de 50 000 livres par but inscrit une fois passée la barre de cinq buts par saison. L’attaquant n’a marqué qu’un seul but en championnat cette saison-là.

Thiago Silva. | FRANCK FIFE / AFP

  • Le PSG paie les impôts de Thiago Silva

Le défenseur brésilien est arrivé en 2012 au Paris-Saint-Germain (PSG) en provenance du Milan AC avec de belles performances à son actif, mais aussi des impôts italiens à payer. Pas grave pour les propriétaires du club de la capitale, qui se sont proposés de payer le fisc italien, soit la rondelette somme de 2,5 millions d’euros.

Grands princes, les Qataris ont également accepté de compenser le manque à gagner du joueur avec son sponsor Nike. En effet, un joueur est moins bien payé par la firme américaine s’il joue au PSG que s’il joue au Milan AC. Une différence d’environ 130 000 euros. Tout cela s’ajoutant, précise Mediapart, à son salaire (8 millions d’euros par an) et de très « généreux à-côtés ».

Neymar et sa médaille d’or lors des Jeux olympiques de Rio. | BRUNO KELLY / REUTERS

  • Neymar et les autographes à 83 dollars

« Il est plus facile à un chameau de passer par le chas d’une aiguille qu’à un riche d’entrer au royaume des cieux. » Neymar, fervent croyant, devrait méditer ces paroles des Evangiles. Car, à la vue de son juteux contrat avec Panini America, son entrée au Paradis n’est pas garantie. L’attaquant brésilien du FC Barcelone a en effet monnayé 50 000 dollars (46 500 euros) la signature de 600 images Panini. Soit 83 dollars (77,5 euros) l’autographe.

Lucas Silva Borges, lors d’un match opposant l’Olympique de Marseille et Bordeaux, le 10 avril. | ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

  • Lucas Silva, son Q7, ses cours de français et sa villa marseillaise

Joueur modeste du Real Madrid, Lucas Silva fut prêté en août 2015 à l’Olympique de Marseille. Le Brésilien négocie très bien son arrivée en France. Selon Mediapart, Marseille devait participer « à hauteur de 15 000 euros » au financement de son « coach personnel » ; le club devait lui offrir une Audi Q7, « la même que celle dont il aurait bénéficié à Madrid », financer « une maison à 7 000 euros par mois et des cours de français à sa famille ». Pas mal pour un attaquant qui n’aura marqué… aucun but lors de ses 33 matchs avec les couleurs phocéennes.