Le niveau élevé du chômage et la croissance économique poussive n’empêchent pas les cadres de se montrer particulièrement confiants dans l’avenir. Dans une étude présentée par l’APEC le 1er décembre, lors d’un colloque organisé pour les cinquante ans de l’institution, 65 % des cadres interrogés se disent « optimistes » quant à leur situation professionnelle, contre 48 % seulement du reste de la population active.

Les personnes interrogées pour cette étude, menée par le cabinet Elabe, jugent peu probable de devoir affronter des ruptures de parcours. 70 % des 1 500 cadres du secteur privé ayant répondu à l’enquête ne pensent pas connaître le chômage dans les dix années à venir et moins d’un cadre sur deux estime qu’il changera d’entreprise ou de métier. « Les cadres décrivent pour eux-mêmes des parcours individuels assez linéaires », commente Bernard Sananès, président d’Elabe.

Stabilité pour eux, pas pour les autres

Les cadres interrogés jugent aussi leurs propres compétences de manière très positive : plus de huit cadres sur dix estiment posséder une « longue expérience », une « expertise forte » et une « bonne notoriété » dans leur domaine de compétences, qualités jugées essentielles pour leur employabilité.

Toutefois, leur bel optimisme décroît dans la perspective d’un changement d’entreprise : seuls 37 % des cadres estiment qu’il leur sera facile de retrouver un emploi en six mois. Ce sont les 18-34 ans qui se montrent les plus confiants, à 60 %, contre seulement 16 % des plus de 50 ans. Pas étonnant, au vu du taux de retour à l’emploi des seniors.

Et si les sondés se montrent optimistes sur leur propre avenir dans l’entreprise, ils sont nettement moins confiants pour leurs pairs. Un sondé sur deux est d’avis que la majorité des cadres vivra une succession de périodes d’emploi et de chômage, tandis que huit sur dix estiment probable que la plupart exerceront plusieurs métiers au cours de leur carrière.

La nécessité d’être polyvalent

En revanche l’arrivée du numérique dans les entreprises n’est pas vécue comme une menace ou une contrainte, bien au contraire, révèle l’étude. Alors que trois quarts des cadres interrogés connaissent une « transformation numérique » au sein de leur entreprise, via principalement l’utilisation de nouveaux outils (smartphones, tablettes, visioconférences…), ces évolutions sont jugées « positives » par près de neuf cadres sur dix, tous âges confondus. « Grâce à ces outils, le cadre voit son temps de travail concentré sur la valeur ajoutée et pas perdu dans des tâches inutiles », indique en guise d’explication M. Sananès.

Mais ces évolutions n’ont pas que des avantages. Interrogés sur les principaux défis à relever dans leur quotidien, les sondés citent en premier la nécessité d’être polyvalents (à 54 %), suivie par le fait d’être souvent interrompus dans leur tâche (51 %). Comme le souligne le président d’Elabe : « Il y a de nouveaux équilibres à trouver ».